You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
Comptes rendus<br />
té du processus xylographique, le coût élevé de l'impression par caractères<br />
mobiles et la nécessité de prendre en compte, dans toute histoire comparative<br />
de l'imprimerie, les contextes socio-politiques et intellectuels (p. 7-10,<br />
p. 57-59, p. 70-71, p. 246-253). À la limite, et sans même revenir sur les<br />
thèses sinocentristes d'une transmission de la xylographie de la Chine à<br />
l'Occident, on pourrait par provocation inverser les termes de la question<br />
« pourquoi la typographie a-t-elle (relativement) échoué en Chine ? » et<br />
s'interroger un jour sur les raisons de l'échec (relatif) de la xylographie en<br />
Europe.<br />
Le chapitre sur les commentaires du Canon présentait un risque :<br />
trop s'étendre sur les « paratextes » (les fanli, la présentation, les titres,<br />
etc.) et négliger les textes mêmes des commentaires. Le lecteur comprend<br />
vite que le paratexte permettait aux auteurs d'exposer leur originalité,<br />
voire de critiquer l'idéologie officielle. Mais il attend aussi de savoir en<br />
quoi les « nouvelles doctrines » {xinyi fjfjli. xinshuo §f|ft) étaient un coup<br />
porté à l'orthodoxie Cheng-Zhu. Sur ce point, Chow dont l'optique n'était<br />
pas d'entrer dans le détail de la glose se contente de quelques exemples<br />
bien choisis. Il en va un peu de même du chapitre final : pour bien<br />
comprendre la nature des débats littéraires de la fin des Ming, il eût été<br />
nécessaire de revenir aux courants littéraires qui étaient apparus depuis le<br />
début de la dynastie. Démêler les tenants et les aboutissants de ces<br />
« querelles d'Anciens et de Modernes » (A. Lévy) suppose une érudition<br />
phénoménale, ce qui explique sans doute le peu d'attention que les<br />
sinologues occidentaux y ont jusqu'à présent prêté. On sent Chow quelque<br />
peu entre deux chaises lorsqu'il fait un historique assez plat de ces débats.<br />
Il ne peut en faire l'économie, mais ne s'y attarde pas. Là encore, il est<br />
vrai, son but n'était pas d'exposer l'histoire des théories littéraires sous les<br />
Ming mais plutôt de montrer en quoi ceux qui animent le débat littéraire à<br />
la fin des Ming ne sont pas les mêmes que ceux qui le faisaient jusque-là,<br />
et s'y prennent autrement.<br />
Publishing, Culture and Power in Early Modem China apporte un<br />
précieux éclairage sur le monde lettré de la fin des Ming, dénouant les<br />
liens complexes entre lettrés recalés aux examens, critiquescommentateurs,<br />
imprimeurs, éditeurs, autant de catégories qui, loin d'être<br />
467