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COMPTES RENDUS - AFEC

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Comptes rendus<br />

Le chapitre VI met bien en relief certains traits des hagiographies<br />

des premiers maîtres Quanzhen, véritables thaumaturges qui, s'ils ne recherchaient<br />

pas les miracles, paraissent s'en être servi pour convertir. Les<br />

descriptions sont riches en emprunts au bouddhisme ou en leurs adaptations<br />

taoïstes, ce dont l'auteur ne semble pas conscient. Il y avait, là aussi,<br />

matière à approfondir les relations du Quanzhen avec le bouddhisme et à<br />

répondre de manière plus précise au problème posé en introduction, à<br />

savoir la nouveauté ou non des éléments bouddhiques dans cette école.<br />

Ainsi, l'emploi de termes comme fashen fêMr « corps de Loi », shentong<br />

}$jj|, siddhi ou superpouvoirs, la description rapportée p. 118 d'individus<br />

jadis capables de voler qui s'alourdirent dès qu'ils goûtèrent la nourriture<br />

terrestre (qui évoque celle donnée dans les premiers textes bouddhiques<br />

sur le dhyâna), l'idée de Dao latent en chaque être (qui rappelle la théorie<br />

bouddhique du tathâgatagarbha ou « réceptacle d'éveil ») sont autant<br />

d'éléments parmi d'autres qui méritaient d'être soulignés.<br />

Le thème de la mort et de la façon de bien mourir selon les Sept<br />

Parfaits fait l'objet du chapitre VII. Stephen Eskildsen y brosse un tableau<br />

des conceptions de la mort et de l'immortalité dans le Quanzhen du XII e -<br />

XIII e siècle. Il y souligne la similitude entre la conservation du cadavre ou<br />

les pratiques de jeûne avant la mort et les pratiques d'automomification<br />

bien connues dans le bouddhisme Chan et Tiantai ; il mentionne d'ailleurs<br />

que les hagiographies rapportent le cas de deux taoïstes des Song pratiquant<br />

l'alchimie interne et qui ont laissé un corps momifié. Là encore, à<br />

propos de la mort, on pouvait relever bien d'autres analogies avec le<br />

bouddhisme, principalement dans les écoles Chan et Huayan des Song : le<br />

fait de mourir sans maladie, de laisser un poème d'avant la mort (on pense<br />

au très bel ouvrage de Paul Demiéville sur les poèmes d'avant la mort des<br />

maîtres Chan), de choisir le moment de sa mort et de partir assis en lotus<br />

(ce que les maîtres Chan appelaient zuohua #Ht, « se métamorphoser<br />

dans l'assise »). Comme Eskildsen le mentionne dans le chapitre VIII sur<br />

la compassion des premiers maîtres, ceux-ci ne manquaient pas d'inviter<br />

leurs fidèles à réfléchir sur la mort et à employer l'image du squelette ;<br />

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