Langue, langage et parole en éducation - Université François ...
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116Le refl<strong>et</strong>, lui c’est autre chose. Il ne vit pas seul, il a une image de départ <strong>et</strong> la matière surlaquelle il va s’accomplir <strong>en</strong> changera les contours. Refléter, r<strong>en</strong>voyer, image ne sontemployés que par Ghyslaine 103 mais il apparait aussi de façon induite dans le discours dugroupe B, il n’est par contre pas prés<strong>en</strong>t dans le groupe A.Dans le choix des mots liés au handicap, nous ne trouvons pas de mots négatifs. Marie <strong>et</strong>Loïc nous parle de l’inaptitude, Ghyslaine de l’invalidité, mais nous sommes dans le cadrelégislatif, <strong>et</strong> ce sont bi<strong>en</strong> les mots qui convi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t. On n’hésite pas à prononcer le motd’aveugle 104 , preuve les mots que nous craignons sont <strong>en</strong> fait naturels puisque mêmeGhyslaine, qui vibre sur la partition officielle, n’a pas hésité sur le mot. Pour le handicap, ila été prononcé, <strong>en</strong> substantif ou <strong>en</strong> adjectif, 110 fois, dont seulem<strong>en</strong>t une pour Loïc <strong>et</strong> deuxpour Marie, le reste est corrélatif au groupe B. Il n’est pas associé n’importe comm<strong>en</strong>t.Jamais le suj<strong>et</strong> n’est handicapé, le suj<strong>et</strong> a un handicap, qu’il s’est approprié puisqu’il le faitsouv<strong>en</strong>t précéder du possessif mon. Le handicap est placé <strong>en</strong> substantif quand on parle delui, <strong>en</strong> adjectif quand on parle de la personne. Quand ils ne parl<strong>en</strong>t pas d’eux, ils fontd’ailleurs précéder handicapé de personne. On ne nomme pas une personne <strong>en</strong> la réduisant àune substance, c'est-à-dire que nous n’avons pas d’article.Nous avons quand même à six reprises des formulations différ<strong>en</strong>tes chez Ghyslaine <strong>et</strong>Pascal. Ghyslaine nous parle de la loi <strong>et</strong> laisse échapper <strong>en</strong> L415-416 « quand il faut cesserun contrat avec quelqu’un qui est handicapé, ça pose problème. » S’est-elle mise dans lapeau de quelqu’un d’autre, ou est-ce un « raté » ? Par contre chez Pascal c’est n<strong>et</strong>, le verbeêtre ou l’article apparaiss<strong>en</strong>t dans des mises <strong>en</strong> situation par les valides : <strong>en</strong> L177-180« quand vous dites que vous travaillez, pour les g<strong>en</strong>s, vous travaillez pas, vous vousoccupez ! « Un handicapé ne travaille pas » (ton ampoulé). Un handicapé, <strong>en</strong>fin, je ne saispas comm<strong>en</strong>t ça fonctionne dans la tête des g<strong>en</strong>s », <strong>en</strong> L192-193 « c’est pas la peine dechercher le rapprochem<strong>en</strong>t, vous avez les noirs, vous avez les arabes <strong>et</strong> vous avez leshandicapés, c’est aussi simple que ça, voilà ! », <strong>en</strong> L 211-212 « Y s’<strong>en</strong> fout<strong>en</strong>t <strong>en</strong> fait. Fautbourrer dans les trucs, <strong>et</strong> puis voilà. De toute façon, tous les emplois que j’ai eu, euh… lesemplois pour les handicapés », <strong>en</strong> L284-285 « Donc ouais, j’suis handicapé, y a un quota àpr<strong>en</strong>dre, est-ce que je suis dans le quota ? » Ce n’est pas Pascal qui parle, il nous fait parler.C’est étonnant, comme s’il nous montrait la façon dont il p<strong>en</strong>se qu’on le voit, c'est-à-dire <strong>en</strong>substance handicapé, il actionne lui-même la représ<strong>en</strong>tation <strong>et</strong> le refl<strong>et</strong>.103 L225, L254, L270, L279, L308, L310, L311, L319, L323104 Ghyslaine L371, L374 Pascal L395, L397