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Langue, langage et parole en éducation - Université François ...

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83La stratégie impose la mise <strong>en</strong> place d’évaluations, <strong>et</strong> il y <strong>en</strong> a plusieurs possibles, celles ducourt, moy<strong>en</strong> <strong>et</strong> long terme, mais aussi celle du micro <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t jusqu’à celle du macro<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t. C’est l’eff<strong>et</strong> papillon, si résoudre un p<strong>et</strong>it problème là <strong>en</strong> cause un plusgrand à côté, il faut rev<strong>en</strong>ir <strong>en</strong> urg<strong>en</strong>ce sur la phase de réflexion stratégique. Force est deconstater que là aussi, les critères de l’évaluation sembl<strong>en</strong>t se limiter à une dim<strong>en</strong>sionquantitative <strong>et</strong> que ce choix pourrait avoir pour eff<strong>et</strong> de fragiliser d’avantage la situation despersonnes comme de donner de l’organisation une image <strong>en</strong> décalage avec sa mission.Ce qui est surpr<strong>en</strong>ant, c’est que l’organisation <strong>en</strong> soit arrivée à avoir avec ses bénéficiairesune relation incarnée par le rapport de force. Tout invite à la soumission ; c’est pourquoinous nous sommes tournée vers le choix d’un ouvrage relatif à l’emprise. 84 Il peut paraîtreétonnant d’avoir choisi un ouvrage qui traite de la relation qu’<strong>en</strong>tr<strong>et</strong>i<strong>en</strong>t une multinationaleavec ses employés pour étayer note suj<strong>et</strong>, mais le rapport qui s’est installé <strong>en</strong>trel’organisation <strong>et</strong> ses bénéficiaires, comme ses part<strong>en</strong>aires, ramène indubitablem<strong>en</strong>t à c<strong>et</strong>teimage-là. De son côté, la personne qui reçoit les messages de l’organisation commedévalorisant, comme contraire à sa dignité, comme déni de son id<strong>en</strong>tité nourrit des p<strong>en</strong>séesguerrières, voire rumine quelque action terroriste.Et c’est logique, nous sommes dans une relation asymétrique, la disproportion des moy<strong>en</strong>sd’action <strong>en</strong>tre les protagonistes est flagrante. L’organisation forte de son pouvoir semblevouloir nier aux personnes le moindre pouvoir d’agir par elles-mêmes sur leur condition.C’est David contre Goliath. Maint<strong>en</strong>ant que les finances vont manquer, 85 <strong>et</strong> que l’on vaimposer à la personne de se pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> charge, quelle stratégie va-ton imaginer pourredonner leur autonomie aux personnes, <strong>et</strong> quelle sera la réponse de la base ?III.4.5 Pouvoir contre pouvoir d’agir, quelle conciliation ?On attribue au pouvoir une dim<strong>en</strong>sion qui n’est pas intrinsèquem<strong>en</strong>t la si<strong>en</strong>ne. Le pouvoirplace celui qui le déti<strong>en</strong>t <strong>en</strong> capacité de faire, de décider, d’agir. On le donne ou on le pr<strong>en</strong>d,mais seul il n’est ri<strong>en</strong>, il faut le qualifier. C’est l’autorité qui accomplit sa définition dans lepouvoir sur autrui. C’est elle qui lui donne sa puissance, <strong>et</strong> l’autorité se pr<strong>en</strong>d ni ne sedonne, elle s’exerce. Ce n’est donc pas tant le pouvoir qui pose problème dans notre cas, ilest légitime qu’il soit aux mains de l’organisation, c’est dans la manière de l’exercer quel’organisation semble avoir failli à sa mission.84 Pagès, M. - Bon<strong>et</strong>ti, M. - De Gaulejac, V .- Desc<strong>en</strong>dre, D. (dir). (1979) op. cit.85 Interview Pierre Blanc (2011), op. cit.

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