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Langue, langage et parole en éducation - Université François ...

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55Une personne qui a perdu une jambe est probablem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> situation de handicap devant unescalier sans rampe, elle ne le sera pas si elle est appareillée d’une prothèse. La situation dehandicap nous semble très éloignée d’une caractéristique que l’on puisse attribuer àl’homme indép<strong>en</strong>damm<strong>en</strong>t du contexte dans lequel elle s’est manifestée.Si elle ne peut être qualificative, serait-elle subjective ? Et de quelle subjectivité, celle de laphilosophie « qui est propre à un suj<strong>et</strong> déterminé, qui ne vaut que pour lui seul » 53 ou cellede la psychologie « qui ne correspond pas à une réalité, à un obj<strong>et</strong> extérieur, mais à unedisposition particulière du suj<strong>et</strong> qui perçoit » 54 ? Si la situation de handicap est liée aucontexte qui la génère, l’on pourrait dire que le contexte devi<strong>en</strong>t le suj<strong>et</strong> <strong>et</strong> la situationsubjective au regard de sa définition philosophique. Hors du contexte, la situation dehandicap ne pourrait qu’être subjective au s<strong>en</strong>s psychologique, seule, elle n’aurait pas deréalité, ne serait qu’une perception, une vue de l’esprit. La situation de handicap n’est-t-ellepas plutôt corrélative aux conséqu<strong>en</strong>ces du handicap dans un contexte donné ?III.2.6 Handicap <strong>et</strong> conséqu<strong>en</strong>cesL’un des premiers élém<strong>en</strong>ts qui pourrait contribuer à installer la personne <strong>en</strong> décalage avecses contemporains, c’est le temps. Le temps d’accepter d’abord. Si le handicap noussurpr<strong>en</strong>d, s’il est <strong>en</strong> voie d’évolution, il faut un temps pour faire si<strong>en</strong>ne c<strong>et</strong>te nouvellesituation. Le handicap aura peut-être bouleversé notre horloge interne comme notre vitessede progression. Le temps de faire peut demander d’allonger la durée du faire.Le temps de la réflexion aussi va pr<strong>en</strong>dre une place non négligeable. Contraints de changerses habitudes, le corps comme l’esprit réclam<strong>en</strong>t un délai d’adaptation, quelques haltesnécessaires à la consolidation. Mais notre société peut-elle <strong>en</strong>core laisser une place auxtemps non productifs ? Stiker (2009) essaie de placer le handicap dans notre dim<strong>en</strong>siontemporelle <strong>et</strong> démontre bi<strong>en</strong> c<strong>et</strong>te difficulté de correspondance. Si « ceux qu’on appelle lesvalides sont des mangeurs de temps » (2009 : 77), ceux qui ne le sont plus tout à faitaimerai<strong>en</strong>t pouvoir le déguster pleinem<strong>en</strong>t <strong>et</strong> disposer du temps de digestion.Le handicap ne semble pas toujours compatible avec les exig<strong>en</strong>ces de performance <strong>et</strong> derapidité qui nous sont demandées. Blanc (2006 : 94) s’<strong>en</strong> fait la remarque « … au mom<strong>en</strong>thistorique où les distances se réduis<strong>en</strong>t, la défici<strong>en</strong>ce les mainti<strong>en</strong>t <strong>et</strong> les inscrit dansl’espace, le temps raccourci n’est pas le leur ».53 Le Trésor de la <strong>Langue</strong> Française Informatisé54 Ibidem

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