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Langue, langage et parole en éducation - Université François ...

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5La Déclaration des Droits de l’Homme <strong>et</strong> du Citoy<strong>en</strong>, texte fondateur de la RévolutionFrançaise 1 affirme dans son article premier que « Tous les hommes naiss<strong>en</strong>t <strong>et</strong> demeur<strong>en</strong>tlibres <strong>et</strong> égaux <strong>en</strong> droit ». En 1793, l’article passera <strong>en</strong> troisième position pour dev<strong>en</strong>ir« Tous les hommes sont égaux par nature devant la loi ». Le droit cède la place à la loi, cequi n’a plus le même s<strong>en</strong>s, la loi fixant le cadre dans lequel peut s’exercer le droit. En 1795,l’article sera supprimé.C’est <strong>en</strong> 1948 que l’égalité resurgit dans la Déclaration des Droits de l’Homme « Tous lesêtres humains naiss<strong>en</strong>t libres <strong>et</strong> égaux <strong>en</strong> dignité <strong>et</strong> <strong>en</strong> droits. 2 » Le droit fait son grandr<strong>et</strong>our accompagné d’un concept d’av<strong>en</strong>ir « la dignité ». 3 Dans l’Esprit des lois,Montesquieu (1758 : 151) le disait « Dans l'état de nature, les hommes naiss<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> dansl'égalité; mais ils n'y saurai<strong>en</strong>t rester. La société la leur fait perdre, <strong>et</strong> ils ne redevi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>tégaux que par les lois.». Rousseau (1754 : 77) concevait deux sortes d’inégalités « l’une quej’appelle naturelle ou physique … l’autre qu’on peut appeler inégalité morale ou politique,parce qu’elle dép<strong>en</strong>d d’une sorte de conv<strong>en</strong>tion… », soulignant ainsi notre singularitéoriginelle mais aussi l’ambival<strong>en</strong>ce de l’inégalité sociale « … autorisée par le cons<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>tdes hommes ». Certes nous ne disposons pas tous des mêmes facultés physiques ouintellectuelles, nos différ<strong>en</strong>ces ne contredis<strong>en</strong>t pas le fait que nous soyons tous des hommesà part <strong>en</strong>tière. C<strong>et</strong>te qualité humaine devrait être synonyme d’égalité. Pour autant, il n’<strong>en</strong>n’est ri<strong>en</strong>. Devrions-nous établir un li<strong>en</strong> de cause à eff<strong>et</strong> <strong>en</strong>tre nos différ<strong>en</strong>ces <strong>et</strong> nosconditions de vie <strong>en</strong> société ? Sur c<strong>et</strong>te question Rousseau (1762 : 83) nous précise que« C’est précisém<strong>en</strong>t parce que la force des choses t<strong>en</strong>d toujours à détruire l’égalité que laforce de la législation doit toujours t<strong>en</strong>dre à la maint<strong>en</strong>ir. »Au travers des textes qui prôn<strong>en</strong>t les droits des uns <strong>et</strong> des autres, hommes, femmes, <strong>en</strong>fants,minorités, étant égaux <strong>en</strong> dignité, nous pourrions supposer que la diversité semblerait être undroit, elle n’est pas pour autant admise ni respectée de fait. Egaux, le sommes-nousvraim<strong>en</strong>t, même au regard de la loi ? Ri<strong>en</strong> n’est moins sûr, sans quoi c<strong>et</strong>te boulimie de textespour forcer le respect n’aurait probablem<strong>en</strong>t pas de raison d’être.Pourquoi ce détour ? L’égalité comme la dignité humaine ou le respect des différ<strong>en</strong>ces nedevrai<strong>en</strong>t pas rester des mots couchés sur le papier dans l’att<strong>en</strong>te qu’un regard les visite, ilsmériterai<strong>en</strong>t d’être des flambeaux brandis pour éclairer notre consci<strong>en</strong>ce collective.1 Adoptée à Versailles le 26 août 1789 par l’Assemblée Nationale Constituante2 Adoptée à Paris le 10 décembre1948 par l’Assemblée Générale des Nations Unies3 Le principe de « demeurer » n’a pas reparu, doit-on le déplorer ?

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