11.07.2015 Views

Langue, langage et parole en éducation - Université François ...

Langue, langage et parole en éducation - Université François ...

Langue, langage et parole en éducation - Université François ...

SHOW MORE
SHOW LESS
  • No tags were found...

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

81Le traitem<strong>en</strong>t du handicap <strong>en</strong> <strong>en</strong>treprise fait donc indirectem<strong>en</strong>t l’obj<strong>et</strong> d’une disposition« extraordinaire ». Puisqu’il n’est pas commun, comm<strong>en</strong>t arriver à le considérer comm<strong>en</strong>ormal ? A vouloir intégrer le handicap à tout prix, voire à n’importe quel prix, la stratégiede l’organisation conduirait à une forme d’instrum<strong>en</strong>talisation du handicap. Ce qui « ...t<strong>en</strong>dà ne reconnaître l’individu qu’<strong>en</strong> fonction de son utilité pour l’organisation, utilité mesuréepar l’évaluation quantifiée de son r<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>t <strong>et</strong> de son adaptation aux règles <strong>et</strong> mécanismesqui véhicul<strong>en</strong>t les exig<strong>en</strong>ces du système. » 83 Le ton de la partition est donné, nous allons voirqu’elle se poursuit sur un autre registre.Il semble qu’il soit dans les priorités de l’organisation de communiquer sur le handicap. Lacompagne 2008-2010 prés<strong>en</strong>te trois affiches. Sur chacune d’elles notre devise nationale estmétissée de handicap « Handicap, égalité, fraternité ». Nous aurions pu <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre« Handicap, liberté, égalité, fraternité », synonyme d’inclusion dans la société, mais nousvoyons que le handicap nous <strong>en</strong>lève au moins un attribut de notre citoy<strong>en</strong>n<strong>et</strong>é, un différ<strong>en</strong>t àchaque affiche. Deux des affiches montr<strong>en</strong>t des personnes handicapées, ce qui semblecontraire à la plus élém<strong>en</strong>taire déontologie d’une part, mais plus simplem<strong>en</strong>t à la loi. Lacampagne 2011 s’appuie sur une personnalité prés<strong>en</strong>tant un handicap pour nous dire que« nous sommes 630 000 personnes handicapées dans les <strong>en</strong>treprise, <strong>et</strong> c’est normal ». Lechiffre, à peine 1% de la population, soit <strong>en</strong>viron 5% des personnes handicapées devraitnous interpeler, mais il est prés<strong>en</strong>té <strong>en</strong> résultat positif. Outre l’instrum<strong>en</strong>talisation de l’imagedu handicap, la stratégie mark<strong>et</strong>ing pourrait <strong>en</strong>tr<strong>et</strong><strong>en</strong>ir des représ<strong>en</strong>tations discutables.III.4.4 Les eff<strong>et</strong>s induits de la stratégieEn lisant ces dernières pages, on pourrait croire que nous v<strong>en</strong>ons de démontrer que lastratégie de l’organisation est contestable au regard des individus. Il n’<strong>en</strong> est ri<strong>en</strong>, ce qu<strong>en</strong>ous v<strong>en</strong>ons d’investiguer ce sont les eff<strong>et</strong>s produits par la stratégie sur le terrain qui nousintéresse. Nous ne pouvons pas déduire que l’organisation n’a pas de stratégie, ou que celle<strong>en</strong> place ne serait pas conforme à la dignité humaine. Nous pouvons juste dire que quelleque soit la stratégie <strong>en</strong>visagée par l’organisation, elle aura produit l’eff<strong>et</strong> inverse à celuiatt<strong>en</strong>du. Il est évid<strong>en</strong>t que l’on ne peut pas croire que le résultat observé sur le terrain puisseêtre une volonté délibérée de l’organisation d’instituer une forme de pouvoir idéologique.Nous sommes peut-être <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce d’une démarche stratégique incomplète, ou d’une erreurtactique lors de sa mise <strong>en</strong> œuvre.83Ibidem pp. 147-148

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!