Langue, langage et parole en éducation - Université François ...
Langue, langage et parole en éducation - Université François ...
Langue, langage et parole en éducation - Université François ...
- No tags were found...
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
165C’est l’image même du bon s<strong>en</strong>s. Pascal serait satisfait de voir que l’ONFRIH 135 préconisela formation des architectes <strong>et</strong> autres interv<strong>en</strong>ants, mais nous p<strong>en</strong>sons, comme lui, commeDelphine, comme Ghyslaine, que la formation des valides ne remplacera pas la prés<strong>en</strong>ce decollaborateurs handicapés au sein même des équipes qui travaill<strong>en</strong>t sur le handicap, commeparmi les représ<strong>en</strong>tants politiques. Les personnes handicapées sont les mieux placées pour<strong>en</strong>visager les possibles de l’inclusion sociale, pour évaluer les solutions pot<strong>en</strong>tielles <strong>et</strong>trouver des réponses aux problématiques liées au handicap.Ghyslaine nous dit « Je vois mal comm<strong>en</strong>t on peut changer les choses autrem<strong>en</strong>t qu’<strong>en</strong>travaillant les représ<strong>en</strong>tations collectives. » 136 Une société est une <strong>en</strong>tité issue durapprochem<strong>en</strong>t d’un <strong>en</strong>semble d’individus. C’est nous qui donnons sa forme à la société <strong>et</strong>qui faisons les normes ; mais nous pouvons aussi les défaire, c’est une question de volonté.Les représ<strong>en</strong>tations collectives, c’est bi<strong>en</strong> nous, individus, qui les alim<strong>en</strong>tons par nos actes,leur répétition ou l’acceptation tacite que certains comportem<strong>en</strong>ts puiss<strong>en</strong>t perdurer. Pourque les représ<strong>en</strong>tations collectives évolu<strong>en</strong>t, il nous semble ess<strong>en</strong>tiel de travailler sur nosreprés<strong>en</strong>tations individuelles, <strong>et</strong> ce dès le plus jeune âge.Tout changem<strong>en</strong>t de société comm<strong>en</strong>ce à l’école. Ouvrir l’école aux <strong>en</strong>fants mais aussi aux<strong>en</strong>seignants handicapés, c’est primordial ; s’il n’est pas possible que l’<strong>en</strong>fant soit prés<strong>en</strong>t àtemps plein, on peut aussi <strong>en</strong>visager de partager les activités scolaires avec les <strong>en</strong>fantshandicapés du secteur. Tout ce qui peut am<strong>en</strong>er des échanges <strong>en</strong> vue du respect de ladiffér<strong>en</strong>ce de l’autre est à expérim<strong>en</strong>ter, ne soyons pas frileux de la mixité. Et si le parcoursscolaire doit pr<strong>en</strong>dre une ou deux années de plus que la normale pour qu’un adolesc<strong>en</strong>thandicapé ait des chances de s’insérer dans l’emploi muni des diplômes att<strong>en</strong>dus, quelleimportance ? C’est maint<strong>en</strong>ant qu’il faut amorcer le « demain » dont nous parlions, dans leslieux d’éducation <strong>et</strong> de formation, c’est bi<strong>en</strong> là qu’une nouvelle société a le plus de chancesde s’<strong>en</strong>visager. Ce sont les jeunes d’aujourd’hui qui feront la société de demain, c’est <strong>en</strong>priorité à eux qu’il faut donner les armes de la tolérance. C’est <strong>en</strong> partageant un quotidi<strong>en</strong>avec des personnes différ<strong>en</strong>tes qu’on <strong>en</strong> oublie qu’elles peuv<strong>en</strong>t l’être.« Une société est jugée au regard qu’elle porte sur les blessés de la vie<strong>et</strong> à l’attitude qu’elle adopte à leur égard. » 137135 Observatoire National sur la Formation, la Recherche <strong>et</strong> l’Innovation sur le Handicap. (2011) op. cit.136 L 257-259137 Citation gravée <strong>en</strong> la Basilique Saint Martin de Tours. Phrase prononcée par Jean Paul II lors de sa visite le21septembre 1996.