Langue, langage et parole en éducation - Université François ...

174190191192193194195196197198199200201202203204205206207208209210211212213214215216217218219220221222223224pense que j’aurais beaucoup d’arrêts de travail. Ca me semblerait difficile, j’ai des périodesbeaucoup plus dures que d’autres. Euh, par contre pour la conception de projet, ce seraitnettement plus difficile, il faut pouvoir avoir des… je sais pas… ça me semble difficile. (…) Jesuis pas certaine de pourvoir maintenir ça, c’est dans la continuité des choses que se trouve ladifficulté (…) mais je vois pas pourquoi j’aurais changé de métier.G21 Hum Hum.G21 En y réfléchissant et en me posant la question, j’aurais pas changé de métier. Je vois pas ceque jeee peux faire d’autre aujourd’hui. J’ai suffisamment testé, en fait (rires) ce que j’aimais etce que j’aimais pas, je crois. Et c’est une espèce de synthèse pour retrouver les deux pôles quim’intéressent en fait. J’ai toujours eu ces deux pôles, j’ai toujours eu besoin de mélanger cesdeux centres là (…) Donc, non j’aurais pas changé… et puis, voyez,(rires) toutes ses raisons làme font dire que… ça m’a gêné pendant un bon moment, et là depuis quelques, depuis quoi,allez !... on va dire une petite année, j’ai envoyé valser tout ça en me disant « mais quelleimportance ? Quelle importance que ça soit ou non euh rrreconnu ce que tu vas faireaujourd’hui, reconnu, en terme de salaire ou pas. Tu vis comme tu, tu vis de cette manière-là,t’es responsable de rien, d’abord, c’est pas toi qui l’a voulu. Tu peux vivre de cette manière-là,et tu vas pas vivre en égoïste dans ton coin où tu vas te retrouver en marge, mais en permettantmalgré tout d’apporter ta pierre au truc. » Donc, c’est un juste retour des choses en fait, jesuis pas rémunérée immédiatement pour mon militantisme et pour mes actions, pasdirectement pour ça, mais… jjje n’ai pas provoqué mon handicap, ce n’est pas de ma faute sije suis tombée malade, aujourd’hui, la société me permet de pouvoir vivre à peu prèscorrectement. J’ai la chance de ne pas être dans une situation où je ne touche que l’AH ou voilà,et je peux servir à autre chose, qui de toute façon ne serait pas rémunéré autrement, c’est pas despostes rémunérés, alors. J’ai arrêté cette culpabilité en disant « ah, qu’est-ce que tu fais, tudétournes, enfin c’est pas… » Bien sûr je me suis posée toute ces questions. Aujourd’hui je me lespose plus. Donc l’obligation de me réintégrer professionnellement… au vu des difficultés queça pose en face (rires) en plus. Non. Ben, jeee, non. J’avoue pour l’instant, là j’ai pas forcémentenvie d’y aller. Peut-être dans quelques années, oui. Mais là, non ! C’est p’être pas trèsavouableee… heureusement qu’on peut couper (en désignant le dictaphone) (rires)G22 Ah, maisss, chacun ses choix ! Et nos choix ne sont contestables par qui que ce soit. Etje trouve votre raisonnement tout à fait intéressant. Vous avez beaucoup parlé de laculpabilité, et c’est vrai queee … je pense que c’est un cap difficile à passer, le cap dela culpabilité. Et euh..G22 Oui, oui. Cette idée de se poser la question à moment donné « mais tu profites ? » Onfait quand même… il y a des éléments que la société… c’est le regard des autres en fait