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Langue, langage et parole en éducation - Université François ...

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54III.2.5 Situation de handicap, qualificative ou subjective ?Nous avons beaucoup parlé du handicap seul, voyons ce qu’il advi<strong>en</strong>dra lorsque nousl’aurons attaché à la situation de. La situation nous amène sur le terrain de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t,<strong>en</strong> pr<strong>en</strong>ant la dérivation initiale du verbe situer, nous arrivons dans un espace que nousallons borner. Se situer suppose la connaissance de la forme globale du milieu. Nousdisposons d’un repère, longitude ou latitude, pour nous localiser géographiquem<strong>en</strong>t. En sonabs<strong>en</strong>ce, nous allons nous situer par rapport à un point donné, au-dessus, à côté de quelquechose, l’unité de mesure utilisée nous précisera notre situation. La situation peut êtregéographique, plus imagée, elle se trouvera dans l’expression de la position sociale. Nous ytrouvons la même représ<strong>en</strong>tation qui suppose que l’on ait défini un étalon. Se situer quelquepart suppose que l’on soit arrêté. La situation n’<strong>en</strong>g<strong>en</strong>dre pas le mouvem<strong>en</strong>t, elle eststatique. Nous nous situons à un <strong>en</strong>droit précis à un mom<strong>en</strong>t précis. En délaissant lagéographie pour un aspect plus abstrait, nous pouvons dire que toute situation est liée à uncontexte particulier, qu’elle est une photographie d’un instant singulier.Mais soyons circonspects, si nous sommes <strong>en</strong> situation de <strong>et</strong> que nous y ajoutons unsubstantif nous aboutissons à la définition d’un état, qui précise que les conditions sontréunies pour que le substantif devi<strong>en</strong>ne réalité. Dans l’absolu, il ne le devi<strong>en</strong>dra peut-êtrepas. Par exemple, si je suis <strong>en</strong> situation de gagner, je peux y arriver, ou pas ; mais <strong>en</strong> toutétat de cause, au vu des paramètres mesurés à c<strong>et</strong> instant précis, je le peux. Si je suis <strong>en</strong>situation de danger, le danger m<strong>en</strong>ace certes, il faut être vigil<strong>en</strong>t, mais je puis <strong>en</strong>core meprémunir, puisque j’ai consci<strong>en</strong>ce du danger, peut-être vais-je lui échapper.Dans la situation de handicap, nous pouvons <strong>en</strong> déduire que nous sommes <strong>en</strong> difficulté dansc<strong>et</strong>te situation, que quelque chose n’est pas à sa place, ou que nous ne sommes pas <strong>en</strong>capacité d’exercer notre plein pouvoir sur l’action. Dans c<strong>et</strong>te situation. Dans une autre, lasituation de handicap a-t-elle sa raison d’être ? Pas forcém<strong>en</strong>t. Nous pouvons nous trouver<strong>en</strong> situation de handicap dans un contexte précis alors que nous ne le serons pas dans unautre, avec ou sans handicap médical.Vouloir remplacer personne handicapée par personne <strong>en</strong> situation de handicap nous sembleparadoxal. Etre une personne handicapée, c’est un état perman<strong>en</strong>t, celui d’une personne <strong>en</strong>situation de handicap serait plutôt intermitt<strong>en</strong>t. La situation de handicap <strong>en</strong> devi<strong>en</strong>t unqualificatif impertin<strong>en</strong>t. Il serait peut-être plus juste de qualifier la situation de handicap,plutôt qu’elle nous qualifie.

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