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Langue, langage et parole en éducation - Université François ...

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51Nous n’acceptons plus de ces mots-là qui véhicul<strong>en</strong>t avec leur histoire des stigmates qu<strong>en</strong>ous voulons oublier. Par quoi les avons-nous remplacés ? Invalide, non-voyant, mal<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dant, incapacité, mobilité réduite, ill<strong>et</strong>tré, inadapté, inapte… N’est-il pas incongru,inapproprié, voire injuste, d’avoir accepté que ces mots soi<strong>en</strong>t tous précédés d’un préfixeexprimant soit le contraire soit la négation pure <strong>et</strong> simple de la fonction primitive du radical,ou qu’ils soi<strong>en</strong>t accompagnés d’un adjectif réducteur ? Certes, mais p<strong>en</strong>sons trouver laparade dans la situation de handicap, <strong>en</strong>core que. Nous y revi<strong>en</strong>drons.Nous pourrions, comme les anglais, utiliser le préfixe de/dis moins catégorique que inpuisqu’il exprime la différ<strong>en</strong>ce ou l’abs<strong>en</strong>ce de <strong>et</strong> non le contraire de. Avec de, nouspouvons évoquer la défici<strong>en</strong>ce. D’abord employée pour les affections m<strong>en</strong>tales, elle a rejointle vocabulaire du handicap physique, <strong>en</strong> voici une définition (Delcey, 2002) :« Une défici<strong>en</strong>ce physique est une atteinte (perte de substance ou altération d’unestructure ou fonction, physiologique ou anatomique) de la motricité, c’est à dire dela capacité du corps ou d’une partie du corps à se mouvoir, quels que soi<strong>en</strong>t le butou la fonction du mouvem<strong>en</strong>t produit… »Comme l’infirmité, la défici<strong>en</strong>ce suggère la faiblesse, avoir une faiblesse du corps, ce seraitcorrect comme définition. C’est aussi une insuffisance, ce qui n’est pas suffisant n’est pasassez, pas complètem<strong>en</strong>t, mais n’est pas non plus pas du tout. La seule difficulté c’est que ladéfici<strong>en</strong>ce a été trop longtemps associée aux troubles m<strong>en</strong>taux pour que l’on n’y m<strong>et</strong>te pas,par mégarde, une image décalée quand on voudrait l’associer au handicap physique.Quant au mot déviance que l’on peut lire ici ou là, il nous semble inapproprié puisqu’ilvoudrait dire que c’est je suj<strong>et</strong> qui se m<strong>et</strong>s hors de normes par lui-même, ce qui, nous leconcédons, peut aussi se produire, mais ne reflète pas la réalité de la majorité. In fine, dired’une personne qu’elle est victime de « déviance » semble péjoratif. Ce serait une autreforme de discrimination, qui elle n’a pas de préfixe, mais instaure une différ<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre lespersonnes <strong>en</strong> se fondant sur des critères distinctifsAvec le dys nous nous nous rapprochons du <strong>langage</strong> médical, très prisé pour exprimer lesmaux du handicap, <strong>en</strong>core très prés<strong>en</strong>t dans les textes de classification, trop pour avoir unequelconque relation avec le quotidi<strong>en</strong> <strong>et</strong> être compris du commun. Non, nous ne pouvonspas désigner une personne par sa pathologie, ce serait une confusion des g<strong>en</strong>res. Il y a bi<strong>en</strong>le dysfonctionnem<strong>en</strong>t, il dit que quelque ne fonctionne pas correctem<strong>en</strong>t ou mal, mais sans<strong>en</strong> préciser le degré, nous aurions là une alternative, peut-être.

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