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Langue, langage et parole en éducation - Université François ...

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47Dans le déroulé qui ce qui va suivre, nous effectuerons une remontée dans le temps, ce quiva nous conduire à adopter littéralem<strong>en</strong>t le <strong>langage</strong> de nos aïeux. Nous souhaitons apporterune précision <strong>en</strong> ce qui concerne les mots qui vont être employés. Certains pourrai<strong>en</strong>tchoquer, mais soulignons qu’ils étai<strong>en</strong>t <strong>en</strong> usage <strong>en</strong> leurs temps, <strong>et</strong> que ri<strong>en</strong> ne perm<strong>et</strong>d’affirmer qu’ils avai<strong>en</strong>t une quelconque connotation péjorative à leur époque. Nous ne les<strong>en</strong>tourerons donc pas de guillem<strong>et</strong>s. Ce serait les r<strong>en</strong>dre inadéquats ou semblerait être uneexonération à n’avoir pas trouvé le mot juste.N’oublions pas que, plus que les mots, l’int<strong>en</strong>tion cachée derrière l’expression peutdévaloriser le suj<strong>et</strong>. Si l’on n’a pas d’appréh<strong>en</strong>sion pour les mots, n’ayant pas l’ombre d’unemauvaise int<strong>en</strong>tion, ils ne choqueront pas. D’aucuns vous parlerai<strong>en</strong>t d’un handicapé avecun mépris sous-jac<strong>en</strong>t, pour notre part, nous vous parlerons d’une personne handicapée avecrespect. Jamais nous n’oublierons que derrière le qualificatif subsiste un être humainintrinsèquem<strong>en</strong>t égal à un autre. Malgré tout, notre société semble nous dire qu’unepersonne handicapée est à considérer aux frontières du « hors normes ».III.2.2 Anormal ou pas ?En opposition à la nature qui nous a fait ce que nous sommes, la norme vi<strong>en</strong>t tacitem<strong>en</strong>trég<strong>en</strong>ter nos comportem<strong>en</strong>ts, nos p<strong>en</strong>sées, notre mode vie. C’est bi<strong>en</strong> nous, les hommes, quiavons dressé c<strong>et</strong> inv<strong>en</strong>taire de normes dans un objectif obscur, de régulation peut-être. Maisnormalité ici sera anormalité ailleurs <strong>et</strong> réciproquem<strong>en</strong>t. La norme n’est pas universelle, elleest attachée au groupe d’hommes qui l’a <strong>en</strong>g<strong>en</strong>drée, le groupe à un <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t <strong>et</strong>l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t à une société, <strong>et</strong>c. Ce qui fait que nous évoluons au cœur d’un amalgame d<strong>en</strong>ormes composites qui régiss<strong>en</strong>t notre univers familier sans que nous ayons adhérévolontairem<strong>en</strong>t à leur cahier des charges implicite, <strong>et</strong> dont, fort de c<strong>et</strong> inconsci<strong>en</strong>t, nousavons parfois quelques difficultés à nous extraire.Brugère <strong>et</strong> Le Blanc (2009 : 10) nous dis<strong>en</strong>t que « … une norme n’est posée que pour autantqu’elle peut être contestée de l’intérieur d’une vie, introduisant dès lors au problème duhors-normes ». En pr<strong>en</strong>ant notre suj<strong>et</strong> de l’intérieur, nous nous sommes posé la question desavoir si c’était le handicap lui-même qui pouvait sembler hors normes ou si c’était l’hommequi le possédait qui de fait serait considéré comme tel. Devant c<strong>et</strong>te év<strong>en</strong>tualité nouspouvons aussi nous demander si l’on peut différ<strong>en</strong>cier un homme normal de celui qui nel’est pas, si tant est que cela soit possible, <strong>et</strong> dès lors comm<strong>en</strong>t contester que l’un soit dans <strong>et</strong>l‘autre hors les normes.

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