Le Merblex

– Mais dites-moi, comment savez vous tout cela jeune
homme ?
– J’y étais m’sieur.
– Vraiment ? Et peut-on savoir quel était votre nom dans
cette vie là ?
– Je suis Merblex Ier m’sieur, scribe de vérité, puissant
dans les mâchoires et les os de la langue.
– Sortez ! Vous perturbez mon cours. Sortez, hurluberlu
que vous êtes !
– Son imagination perdra cet enfant Madame, dit le proviseur
à Clara qui avait été convoquée. »
À partir de ce jour il ne fut plus question d’autre chose que
de me « casser la tête ».
« Tu verras Merblex, on te dressera, on te cassera la tête,
ne t’en fais pas » psalmodiait la Bouche poursuivant son projet
de faire de moi un être divisé.
À table, Léopold écouta la sérénade de sa femme, sans
broncher comme d’hab’…
« Et en plus tu veux lui donner la tête !
– Quelle tête ! sursauta Léopold.
– Moi, si c’était moi, il n’en aurait même pas eu, du lapin !
pas une miette, ça lui apprendrait…
– Pour une fois… que j’ai soufflé…
– Moi, commença Léopold, je vois pas le rapport entre une
tête de lapin et un incident scolaire ? Là franchement… C’est
toujours moi qui la mange, la tête…
– Toi, tu ne vois jamais rien ! C’est normal que tu la
manges, la tête… puisque t’es le père !
– Ah, ça y’est te voilà repartie dans ta bibible ! Hé hé… le
droit d’aînesse et tout le saint-frusquin… de la connerie tout
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