Le Merblex

– Oui, chaque fève qu’on avale, c’est un peu comme si on
mangeait un morceau du temple d’Amon Rê, ça te la coupe hein
ça ?
– T’es piqué ou quoi ?
– Ben non, puisque les pierres et les briques que le temps a
réduit en poussière servent aujourd’hui d’engrais pour les cultures
de la vallée du Nil, réfléchis…
– T’es fou, ou quoi ?
– Non, c’est ainsi. Le savoir d’Osiris continue à nourrir ta
citrouille.
– En fait, c’est pas con du tout ton truc ! J’vais en reprendre…
»
Si les psys avaient su que j’ingurgitais la terre des pharaons
pour perpétuer les dynasties pharaoniques, à tous les coups, ils
auraient remis ça avec leurs tests merdiques.
Le vendredi de la même semaine, au réfectoire, je me tournais
vers Leclou et je lui dis :
– C’est lourd hein ?
– Ah, Chouette ! Tu as compris maintenant, s’exclama-t-il,
le visage comme un phare.
– Quoi que j’ai compris Leclou ?
– Pas besoin de te le dire puisque tu le sais, mais si tu veux,
maintenant on la portera ensemble ?
– Trop tard vieux, c’est dommage…
– Qu’est-ce qui est dommage ?
– Devine.
– Ok, ça y’est, j’ai compris…
– Quoi que t’as compris Leclou ?
– J’ai pas besoin de te le dire, puisque tu le sais.
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