Le Merblex

– Bien, conclut Friboulet, je vais y réfléchir, mais je pencherais
plutôt pour votre version, Madame Lefèvre… »
Je la croyais mon ennemie la Lefèvre. N’empêche qu’elle
avait bien pigé ce qu’il me fallait accomplir pour tenir en équilibre
l’obélisque de mon être. Quant à l’interne, j’étais pas étonné.
Les explications que je lui donnais à chacun de nos entretiens
n’étaient que des hiéroglyphes pour lui… C’était un zélé ce
nase. Comment pouvait-il me découper en morceaux en gardant
la conscience tranquille ? Il ne croyait pas à la Maât. Ils ne la disaient
pas, ils ne la faisaient pas. Fallait faire gaffe.
« Hé Rinkin, ils disent que j’ai une conduite d’opposition…
T’y comprends quéqu’chose toi ?
– Kapoute disse-ti. On est des surdoués fieux, c’est ça qui
les fait chier ! Ils nous surveillent… Comme mon père disait toujours
: L’œil était dans la tombe et regardait Caïn… Mais t’en
fais pas Merblex, ils ne connaissent pas encore Rinkinkin… y
vont voir. J’ai un plan disse-ti.
– Léon !
– Hé puis, tu sais pas Merblex ? J’ai rêvé de toué.
– « ! = ? ».
– Te prends pas le choux, ça va, c’était un rêve correct, je
m’ai vu avec toué qu’on se carapatait dans les prés disse-ti. La
première fois que je suis été au docteur à Dolembreux, ça m’a
fait ça aussi… Je l’ai rêvé tout en blanc ce schnock, et puis que
moi, j’arrivais avec une petite crapaute (mot affectueux : fiancée
du crapaud.). Et ben tu sais quoi disse-ti ? Y’s’mariait dans le
même mois. On va calter, Merblex… on va calter. »
Dans le genre sympa, mis à part Rinkin, il y avait aussi Leclou,
mon voisin de tablée, qui me serinait à chaque repas :
« C’est lourd hein ?
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