Le Merblex

– Qu’est ce qui est lourd Leclou ? que je lui demandais rigolard.
» Mais jamais y répondait l’empaffé. Matin, midi et soir,
c’était « lourd », un point c’est tout.
Nous étions cloîtrés chaque soir dans nos chambres, mais
Rinkin avait découvert un passage par lequel y pouvait décamper.
« Dis Rinkin, où tu découches comme ça toutes les nuits ?
– J’vais r’trouver micro disse-ti. Elle a rien dans la coloquinte,
mais pour ce qui est des prunes, tu peux y aller disse-ti,
ça n’s’ra pas pour des queues de cerises. »
Ce grand dadais se tapait une microcéphale obèse, dont la
tête sur les épaules ne paraissait pas plus grosse qu’une noix.
« Avec micro ?
– Comme je te le dis disse-ti, ça te la coupe hein ça Merblex.
Si tu veux essayer, t’as qu’à le dire, elle est toujours
d’accord. Mais motus hein. Où-ïsse vasse disse-ti ? Coûgnï
disse-t-elle (en wallon : baiser). »
Et Rinkin s’enfuyait par la fenêtre donnant sur la corniche,
pour ne reparaître qu’à l’aube. Puis, au matin on descendait
passer une nouvelle couche de café au lait sur les tables en sapin…
« C’est lourd hein ?
– Qu’est-ce qui est lourd Leclou ?
– Léon !
– Ta gueule ! »
Mises à part ces petites compensations, je me sentais pousser
un casque à pointe et une barbe en zinc, l’ennui pesait mastoc
à Dolembreux.
« J’ai déjà dessiné vos petits arbres ! J’en ai marre de vos
tests m’écriais-je en envoyant valdinguer ma chaise dans la vitre
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