Le Merblex

chés qu’ils étaient avec le rythme universel. Ils se distinguaient
du lot, par la manière exaspérée qu’ils avaient de toujours
s’exclamer : « J’étais là avant vous » ! Ils avaient déjà perdu
dans leurs têtes. Ils en étaient restés à vendre des boutons de
braguette, alors que les commerciaux des temps modernes en
étaient à la tirette éclair. Ils grappillaient, petits crédits, petits
conforts, petits rêves, petites vies, petits pyramidons, que des
squelettes couverts d’escalopes !
Tandis que je respirais, couché, assis ou debout, au milieu
d’eux, je les observais jouer comme des artistes, la comédie du
bonheur. Ils se levaient avec le réveil alors qu’ils étaient des soleils.
Ils habitaient des Maisons-de-vie, mais aux fenêtres, ils
avaient posé des grilles. On pourrait prendre cela pour une vision
morbide du monde… mais, il est bon de lire derrière les
signes, parce que le vrai décor, c’est l’envers. Ah, s’ils avaient su
combien il était pesant de savoir lire derrière leur réalité et décrypter
la symbolique de leurs hiéroglyphes en possédant la
science des contraires.
C’était de la faute « du bonheur » tout cela ! C’est la faute
au « bonheur » si mon petit matoufet de père avait perdu la foi
en se faisant russifier au bord de la Baltique. C’était la faute du
« bonheur » si Clara pesait des clémentines debout sur ses ulcères,
en riant de se voir « si belle en son miroir.. », tandis que
le jaune d’œuf faisait « gvulupgvulup » en dégueulendo sur la
tapisserie, sous l’œil d’un Christ à l’envers, plongeant vers le
duat. C’était à cause du « bonheur » si nous étions tous des
nains et que le sens de tout avait été inversé. C’était la faute au
« bonheur » si nos obélisques n’avaient plus d’électrum à leur
sommet.
Sans doute faisaient-ils semblant d’être heureux à cause de
la honte d’Adam et Ève qui, paraît-il, s’étaient rendus coupables
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