Le Merblex

puis ça n’était qu’un début. Nous allions enfin sortir de la plouquité.
Récapitulons :
Un aigle noir – le 13 – « Vert et Vieux », plus un char
d’occase avec quatre bourrins sous le capot assorti aux couleurs
de la ville ! Toutes les données symboliques semblaient réunies
pour lancer une énigme sensationnelle…
Léopold voulut prendre de l’altitude lui aussi. Il changea
d’employeur pour être embauché dans une entreprise de peinture.
Travail moins merdique, mais éreintant lorsque l’on songe
aux acrobaties qu’il faut faire pour blanchir un plafond.
Qu’importe, il sifflait comme un merle à longueur de journée,
peut-être parce qu’il travaillait en hauteur… Nous devenions de
vrais acteurs de la « comédie du bonheur », comme les autres.
Où allais-je trouver la porteuse de soleil, l’Isis régulatrice
de mon cœur ? Pourrais-je la rencontrer, dans cette nécropole
d’anciens combattus diabétiques ? Il n’y avait guère qu’à l’église
que l’on recensait quelques jeunesses. Les chrétiennes étaient là
chaque dimanche, debout sur le marbre froid, cuisses entrouvertes,
campées sur leurs escarpins à talons aiguilles d’où fusaient
les lignes de leurs bas nylons, m’indiquant le chemin du
Tabernacle. J’y aurais bien foutu la guerre moi, dans leur paradis…
Je ne sais ce qui me retenait de glisser le bras par-dessous
leurs jupes, et hop ! D’un seul coup, leur chatouiller l’abricot en
plein crédo. Et ça chantait là dedans : « Pitié Seigneur, ayez pitié
de nous »… à plein gosier que ça chantait… Chœur de veuves
aux voix mouillantes, « Seigneur, ayez pitié de nous », à vous
damner le goupillon… Elles compensaient en cantiques la passion
dont elles manquaient, qu’on aurait dit. Soudain ! Celles
que j’avais sélectionnées pour la taille de leurs loches se déloquaient
et montaient s’exhiber à l’autel… Elles se déhanchaient,
prenaient des poses dans la lumière des vitraux… les seins bal-
– 79 –