Le Merblex

Il y a des signes dans les signes. Apprenez à les lire ! Vous me
dites que vous ignorez ce qu’est le faux bonheur ? Le faux bonheur,
c’est quand les hommes de loi sont de mauvais aloi et que
l’humain blasphème rien qu’en disant « je suis » ; c’est quand
on veut augmenter le nombre des bienheureux, mais que l’on
augmente celui des chars ; c’est quand l’or devient le but du
monde au lieu de permettre de réaliser ses buts ; c’est lorsque
l’eau doit être lavée alors qu’elle est source purificatrice.
Le faux bonheur, c’est quand les mendiants n’ont que vingt
ans et que leurs maîtresses sont des seringues ; c’est quand la
majorité silencieuse mange des yeux les minorités profiteuses ;
c’est quand le bonheur n’est plus qu’une affiche et que la démocratie
devient la « pubocratie ».
Le faux bonheur, c’est quand on ne distingue plus le sain
d’esprit du mauvais, le pur de l’impur, le sensible de
l’insensible ; c’est quand l’avoir transcende l’être, que le talent
est muselé et le génie corrompu ; c’est quand la mère rejette
l’enfant qu’elle a porté pour suivre la projection d’un bonheur
prétendument meilleur.
Le faux bonheur, c’est quand les « mères-cenaires », porteuses
au mois, font la queue pour un contrat et que les poubelles
regorgent de fœtus.
Le faux bonheur, c’est quand les démunis devant leurs télétabernacles
regardent, comme une fatalité cathodique d’autres
jouer la vie qu’ils voudraient vivre.
Or, le cœur est un petit bout de ciel dans un coin du grand
et c’est sur cette pierre que repose le vrai bonheur. Interrogez le
nœud du destin qui repose dans l’hier, alors vous verrez que
l’art et l’amour vous ont précédé. Entendez en cela, Occidentaux,
que votre « bonheur » inventé ne peut rendre heureux les
habitants des Maisons-de-Vie.
Sachez vertébrés, cracheurs de mots et de maux, que la
mort est un accouchement de soi-même. Apprenez que les
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