Le Merblex

– Tais-toi toi ! C’est au grand que je m’adresse. Alors,
pourquoi as-tu entraîné ton frère hein ? Mauvais bougre que tu
es, tu finiras tes jours en prison mon ami.
– Tel chien tel maître !
– Quoi, tu oses me répondre ?
– C’est ici la prison.
– Je me demande ce que tu as dans le corps, petit morveux
?
– J’ai pas envie de faire le singe avec les autres. Ni devenir
la fiancée du vicaire !
– Quoi, quoi ? Qu’est-ce que tu me chantes là ?
– Bon d’accord… Façon, j’veux pas devenir scout non plus,
j’veux pas être c’qui veulent. J’veux être c’que j’veux.
– Oh ça alors, l’effronté personnage ! Ca alors, c’est un peu
fort de café ! Je vais te… Non, tu n’auras pas de danse cette foisci.
Mais samedi : pas de piscine, t’as compris ? Ha ha, c’est à
moi de rire maintenant. »
Là, c’était le coup bas. Clara n’ignorait pas avec quel plaisir
je me rendais à la piscine. Changer de décor, rester interminablement
sous la douche chaude… me laver en même temps des
injures collées à ma peau… me savonner ou faire semblant à
chaque fois que se pointait le maître nageur… Toutes les ruses
étaient bonnes pour grenouiller quelques minutes de plus.
C’était proprement divin.
« T’es triste Merblex, me demandait Phyl’?
– Non, je m’en bats l’œil de la piscine. D’ailleurs, j’resterai
ici pour la faire enrager.
– C’qui veut voudra bien lui, t’en fais pas.
– Laisse pisser, sinon toi aussi tu seras condamné.
– Bientôt finies vos messes basses ? lançait la Bouche, de la
pièce d’à coté. D’ailleurs, c’est inutile, je serai inflexible, il est
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