Le Merblex

amour pour moi et à cet amour sublime, je veux répondre par
un sublime amour. Dites-le aux générations O Dieux, dites-le à
ceux qui sont nés. Dites-le à ceux qui n’ont pas encore vu le
jour. Dites-le aux oiseaux. Dites-le aux poissons. Dites-leur
qu’elle sera mon épouse bien aimée et nous prospèrerons à jamais,
dans la plus belle de toutes les paix.
– C’est merveilleux, merveilleux Henri, c’est toi qui as écrit
ça ?
– Oui, pour toi…
– Oh, dis ne t’en vas plus, reste ici.
– Si je dois partir, fais-moi confiance. Quand je reviendrai,
j’aurai gagné de quoi nous installer.
– Tu as bien le temps d’y penser à l’argent et puis nos parents
nous aideront…
– Je suis bientôt majeur, c’est normal que je bosse. Tes parents
sont gentils de vouloir… Mais les miens, c’est pas pareil.
Ils ne croient plus à l’amour, celui des autres, leur fait peur, ça
les rend fou, ça les rend bêtes… Ils nous cassent du sucre sur le
cœur, pour eux l’amour, c’est des sornettes. Ma pauvre petite, si
seulement tu savais, ma petite Isis, la vie qu’on mène chez nous,
tu aurais peur, tu voudrais plus de moi.
– Tu sais, même une fille de petits bourgeois peut comprendre
certaines choses, faut tout me dire.
– Ce sont des trucs pas intéressants. Laisse tomber… Plusieurs
fois, tu as parlé d’une rencontre entre nos parents pour
qu’ils fassent connaissance, mais tu serais déçue, je crains,
parce que ces « gens-là », on peut jamais les connaître.
– Je te trouve dur avec tes parents. Nous marier, sans que
nos familles se connaissent… C’est impensable ! C’est justement
si tes parents rencontrent les miens qu’ils ne voudront pas de
moi pour gendre. »
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