Le Merblex

mes vacances, moi… Le cousin Pierrot dansant nu comme un
ver devant la fenêtre, pour nous faire voir son « grand crayon »
en ombre chinoise ! La respiration des morts crevés qui écoutaient
aux portes… les bains à ras bord où nageaient mes nerfs
détendus… du ciné pour pas un rond.
Clara, bercée elle aussi, semblait en pleine préméditation.
Elle nous jaugeait comme deux lopins de terre avant les semailles,
vaporisant de temps à autre, de courtes phrases entre
ses lèvres :
« Je me demande ce que je vais en faire de ces deux là ? Où
vais-je bien pouvoir les caser à la rentrée ?
– On verra, répondait Léopold, sans plus d’inquiétude.
– Oui mais ils sont intenables, ça moi je ne l’oublie pas, et
si j’étais directrice d’école, je n’en voudrais pas figure-toi, Léopold
!
– Pourquoi ? On ne va plus à Saint-Michel, lancèrent en
chœur les Merblex.
– Je croyais que vous dormiez gronda-t-elle ? Il n’en est
pas question… Votre père et moi avons décidé de prendre un
commerce, une teinturerie très moderne, voilà.
– On va déménager ?
– Parfaitement.
– Ouais, youpi !
– Hé mollo hein ! Y’a pas de « youpi » qui tienne, rouspéta
Léopold !
– Non ça, reprit la Bouche, on n’y est pas encore. Vous devrez
d’abord apprendre à bien vous tenir, les commerçants doivent
être des « gens bien », pas des sauvages. Finies les merblexeries
! Je tiens à vous prévenir tout de suite qu’avec tout le
tintouin que je vais avoir, il ne s’agira pas de me pousser à bout
pour me faire bondir comme vous en avez l’habitude. Sinon, je
ne saurais pas tenir le coup. Vous serez polis avec les clients et
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