Le Merblex

– Le prochain numéro, c’est moi, figure-toi, tu la connais…
Elle va recommencer sa danse.
– Qui qu’tu préfères toi ? Léopoldx’ou Grosse Nasse ?
– Le fater évidemment.
– Hé Merblex… tu saix’françoix’, le chômeur ?
– Ouix’et alorx’?
– Ben je l’ai entendux’dire à C’quiveut que pour avoir la
paix’avec sa femme, fallait qu’y lui fiche une bonne trempe tous
les quinze jours.
– Il a dit sax’?
– Ouix’, même que le père a répondu qu’y fallait le faire,
parce qu’aprèx, elle chante.
– En tout cas, moix’, j’aurais pas voulux’être à la place de
l’expert, hé. T’as vu le gnon que le fater lui a foutux’?
– Whé, y lui a fait une gueule comme un capot de Volvo.
– Comment ? Vous ne dormez pas encore vous deux ?
maugréa Léopold en ouvrant la porte.
– On n’y arrive pas.
– Ça ne fait rien, essayez quand même, dit-il contrarié, en
insistant sur le « rien » comme si que dalle s’était passé…
– Allez… demain, je vous ferai un matoufet.
Le divorce capota, néanmoins nous le prîmes en pleine
poire. On ne savait trop dire si cette conclusion nous soulageait.
Ils allaient continuer à « se sacrifier pour nous… » et nous, à
servir de supports à leur martyre. Ils appelaient ça le « bonheur
» eux !
– 136 –