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Le Merblex

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– « – ? »<br />

– Moi oui, f’ça y est, maintenant je les vois, faisait Phyl’tout<br />

excité.<br />

– Chûüut, pas si fort, tu vas leur faire peur, reprenait Léopold<br />

d’une voix réprobatrice. Et toi le grand, les vois-tu à<br />

c’t’heure ?<br />

– « ! +°= ? »<br />

– Comment… todi nin ? Pour moi, je sais pas mais… je<br />

crois que t’es bigleux valet ! Ouvre tes quinquets. Là, entre les<br />

trois sapins, tu n’les vois pas ?<br />

– Ha oui, j’les vois… Y’a même un cerf…<br />

– Mais non, c’est des branches ça… Elles sont belles, hein ?<br />

C’est vraiment de belles petites bêtes, neni ?<br />

– Si on avait un fusil… Pan ! Fit Philippe.<br />

– Pourquoi les faire tuer ? Elles sont mieux vivantes ! On<br />

en a assez massacré pendant la guerre, maugréait alors Léopold,<br />

irrité d’avoir engendré l’auteur du prochain génocide animal. »<br />

Quand nous allions aux champignons, nous lui présentions<br />

tous ceux que nous trouvions. Il les palpait, les reniflait, les goûtait<br />

même, avant de décider s’ils finiraient dans la poêle. En septembre,<br />

nous allions aux myrtilles, aux airelles, là c’était les<br />

<strong>Merblex</strong> qui goûtaient… En mai, on filait aux muguets.<br />

« Ca n’est pas parce que votre mère est enmacrâlée disaitil,<br />

qu’elle n’a pas droit à un bouquet (wallon : ensorcelée) ! »<br />

Chez nous, lorsque quelqu’un s’avisait d’ouvrir une fenêtre,<br />

la Bouche se plaignait d’être en plein courant d’air. Si c’était elle<br />

qui l’ouvrait, il entrait un peu d’air frais. Lorsque nous partions<br />

à la campagne, pas question de descendre une vitre, sauf si l’on<br />

préférait disparaître de mort violente plutôt que par asphyxie.<br />

Au cours de ces interminables randonnées bucoliques, ça polémiquait<br />

à bâtons rompus dans le cockpit de notre char. Clara<br />

voulait l’ombre du soleil et le soleil de l’ombre… Sa nature frileuse<br />

ne permettait pas que l’on s’installe trop au bord de l’eau,<br />

– 90 –

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