Le Merblex

La chambre du Roi était une grande salle d’environ dix
mètres de long sur cinq de large et autant de haut. En son milieu,
se trouvait un coffre de granit, décentré par rapport aux
angles des murs et dont un des coins était brisé. Farid ouvrit
son sac et en sortit une coiffe de pharaon.
« Je te coiffe du némès Osiris Henri, ne crains rien. Pour ta
sortie du duat. Prends place dans ce cercueil, mon fils et voyons
s’il est à ta taille…
Quand je fus installé, Farid posa deux sceptres sur ma poitrine
et il dit…
– Pharaon porte le crochet pour retenir ce qui va trop vite
et le fouet, pour accélérer ce qui est trop lent. Imite-le, cela
t’aidera à être UN.
Je m’exécutais.
– Tes membres sont-ils rassemblés ?
– Oui.
– Osiris Henri… Sois très écoutant… n’entends que ma
voix. »
Alors, mon Maître me fit une série de suggestions, subtiles
et ordonnées, qui avaient pour but de me plonger dans un état
de non-formulation de pensée… Chacune de ses paroles
m’amenait à une série de conclusions sécurisantes. Peu à peu
j’oubliais mon corps, pour m’abandonner totalement.
« Osiris Henri… Sois très écoutant… n’entends que ma
voix. Je te parle de Seth, le dieu rusé et fratricide du duat, qui
détruit et disperse la conscience de ceux en qui il s’introduit.
Seth le jaloux dit à ses complices :
– Mon frère Osiris est de trop au monde, il doit périr !
Quand il se couchera dans ce cercueil pour l’essayer, jetonsnous
dessus et scellons le couvercle, puis nous irons le jeter
– 291 –