Le Merblex

tes vertèbres, mais sur les corps d’une multitude à qui elle a été
arrachée. Applique-toi à devenir scribe. Fais en sorte que ton
cœur entende ces paroles qui sont celles de Thot. Tu en éprouveras
une grande joie. »
« Ah, vous voilà, vous autres ! Bon. Vous avez vu la maison
?
– Heu, oui…
– Elle est propre ?
– Heu… on dirait…
– Bon. Et ben maintenant, je vais me mettre dans mon fauteuil…
Je vais fumer une bonne petite cigarette pour récupérer
puis, je lirai un peu… Si pendant ce temps-là, il y en a un de
vous deux qui bouge une patte… je lui casse l’autre ! Oh oui ça,
je crois que je lui fendrai le crâne ! Vous m’avez compris ! ? »
Ah Clara, Clara ! Tu ne savais pas comment on tolère, tu
n’avais pas appris. Était-ce pour mieux respirer que tu minais la
terre sur laquelle reposaient les fragiles obélisques de notre
équilibre ? Cela t’aidait-il vraiment à vivre ? Était-ce pour nous
faire devenir branque ? Avais-tu peur d’être murée vive ? Je te
jure, même enfant, je me le demandais. Tu méritais mieux c’est
sûr, une belle grande fille comme toi. Mais cette saloperie de
bonheur ne venait pas. Poil au cœur !
À la suite d’une de ces mémorables campagnes de nettoyage,
Clara eut une illumination. Sans doute, la fumée de la
« bonne petite cigarette » qu’elle grillait avant de monter se
coucher y fut-elle pour quelque chose ? Il n’en reste pas moins
qu’en écrasant son mégot, elle était convaincue de ce que le démon
l’avait ensorcelée ! Nous étions cernés de mauvais esprits,
elle les sentait. C’est au petit déjeuner qu’elle nous balança son
scoop.
– 84 –