Le Merblex

– Hé « l’œil d’Horus », est-ce que tu nous vois de là-haut,
lança Phyl’en donnant à sa voix des accents graves, puis il partit
d’un nouveau fou rire.
Bien sûr que je les voyais, on voit tout de l’Amenti. En tout
cas, c’était bien gentil, encore mieux que des fleurs, ce qu’ils venaient
de faire pour moi.
Sur ces entrefaites, Clara survint dans la pièce…
« Qu’avez-vous fait à notre Henri ? s’exclama-t-elle en
voyant la déco…
– Rien, c’est plus chouette et plus gai, comme ça… c’est
tout, répliqua Phil’.
– Mon Dieu, faire ça à mon petit, ça ne vous gêne pas ? Jésus
vous voit ! Seigneur… si jamais IL vous voit… IL nous punira…
– Il est bien temps pour t’attendrir, soupira Léopold.
– Qu’est-ce qui te prend ? s’offusqua Clara.
– Tu lui as assez répété qu’il était « de trop au monde »,
tout ça pour un tube de rouge à lèvre ou une place d’opéra…
– Tu peux bien parler toi ! Tu n’as jamais été capable
d’entreprendre quelque chose pour notre bien-être…
– Tu passes ta vie à gueuler, c’est pas le meilleur moyen
pour donner envie à un homme de rendre sa femme heureuse,
crois-moi. »
Là-dessus il y eut un silence de mort. Ils se dirigèrent vers
la cuisine, ils se mirent à table et il en manquait un… au monde.
Clara avait fait du lapin, notre plat favori… moi, juste au-dessus,
j’avais que l’odeur.
« Tu te rends compte que le Merblex est à côté, sans rien
dans le corps… et que nous on bouffe du lapin, s’effara Léopold,
comme si tout à coup une révélation lui était faite.
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