Le Merblex

du bocal. Le mono et la psyte m’empoignèrent et me conduisirent
chez le flichiâtre en chef.
« Eh bien Henri, que se passe-t-il ?
– J’veux partir.
– Tu n’es pas en prison ici. Tu es un garçon intelligent…
– Qui moi ? Intelligent ! Qu’est-ce que je fabrique ici alors ?
– On ne s’en va pas d’ici comme on veut, ce sont tes parents
qui doivent te reprendre.
– Vous n’avez qu’à leur dire.
– Quand ils viendront, dimanche, si tu veux, nous en parlerons.
Sois sans crainte. »
Dans sa dernière lettre, maman disait qu’ils ne viendraient
pas avant une quinzaine, car papa avait été hospitalisé
d’urgence pour une perforation à l’estomac. Elle ne parlait pas
du tout des lettres dans lesquelles je leur posais un certain
nombre de questions qui m’obstruaient le comprenoir. Je trouvais
cela d’autant plus étrange qu’elle me faisait le reproche de
ne pas donner de mes nouvelles…
« Hé Merblex, on va calter. J’ai un plan extra disse-ti.
– Léon !
– C’est lourd hein ?
– Qu’est ce qui est lourd Leclou ?
– Les fèves ? C’est vrai qu’on en mange presque à tous les
repas… Mais tu vois Leclou, moi les fèves, ça me dégoûte pas
parce qu’elles me font penser à l’Égypte. C’est là où j’irai quand
je sortirai d’ici.
– Ha bon ?
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