Le Merblex

« Viens ici Merblex, sale morpion que tu es, c’est fini… allez,
je vais te nettoyer moi. Tu peux t’estimer heureuse que
Charlotte était là pour les calmer, tu me suis ? Sinon, tu as vu ce
que les autres voulaient te faire ? Patin couffin, c’est un poisson
comme ça dans le derrière que t’aurais eu, avec des écailles en
plus. P’f’façons, ça sera toujours pareil, je suis trop bonne, je me
laisse attendrir et à chaque coup, je me fais avoir. Pour quelle
reconnaissance, pour quoi recevoir en retour ? Rien, des vannes,
c’est tout, rouspétait-il. J’ai plus qu’à aller prier Sainte Rita pour
que tu comprennes… Enfin voilà ma grande, maintenant quand
tu iras à confesse, tu pourras dire que tu es baptisée, cette fois
ça y’est, on est du même bord. Non mais, tu as vu ces folles perdues
là, tout à l’heure ? C’est vraiment une bande de tantes, des
sauvages, y’a pas d’autres mots pour les qualifier. Ah ! Elles
n’ont vraiment pas la classe, hein. Quand je pense au scénario
que j’avais si bien raffiné, avec une pointe de tendresse… On
t’aurait juste lambretté un peu le bidi… C’est pas vraiment de la
torture, t’avoueras ma p’tite Henriette… Non mais, tu les as
vus ? T’as vu, la bande de goyim hétéros en rut que c’était ça ?
Baiser, ils ne pensent qu’à ça ! Fourrer leur petit machin
quelque part, y’en a même qui le font avec des Congolaises en
plus… T’imagines Henriette… des gros nibards tout mous, qui
pendouillent dans tous les sens, pouah ! C’est dégueulasse. Bon,
allez, lave-toi les dents maintenant, tu as une haleine de marsouin.
Et, Capri c’est fini, et dire… y remettait ça le con. »
À bord, deux autres bleus, mais cuisiniers ceux-là, se virent
en même temps que moi infliger l’initiation du naviguant, sur la
face « B » du même disque… Fais la rire… L’un d’eux eut le
crâne rasé, puis fut enfermé dans une marmite étanche pour en
faire un « pot au feu » exotique. Son compagnon eut moins de
chance. Une sale histoire de jalousie. Après quelques jours de
mer les esprits s’échauffent. Ça fornique dans tous les coins. Les
couples se font, se défont. Le manque d’espace, l’ennui et les
frustrations contribuent encore à survolter les passions. Le baptême
de l’équateur est donc la nuit du défoulement que beau-
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