Le Merblex

ce qu’il revenait immuablement pour éclairer et réchauffer les
hommes. C’était peut-être cela le bonheur.
Le lendemain, Farid entra dans ma chambre et me demanda
comment je me sentais ?
« J’ai un peu mal aux cheveux.
– Ils sont toujours à l’heure mon fils.
– Haha, oui.
– C’est parce que tu as grandi en une seule nuit. Quand
nous aurons fini notre jeu, tu seras un géant. Maintenant Henri,
tu es un adepte de Rê confirmé. Plusieurs choses sont encore à
étudier. Le temps est court pour nous… Sois très écoutant, car
ce que nous faisons en quelques jours peut te rendre fou. C’est
pourquoi tu dois rester dans la Maât. Vrai, juste, simple, tu
comprends ? Maintenant, Maât ne veut plus que tu regardes
derrière toi. Pense toujours à l’aujourd’hui, au maintenant.
L’avenir viendra, et c’est ce qui va remplacer les terribles journées
du passé mort. Ne cherche pas la marche arrière sur ton
cheval, c’est absurde. Ne pense pas avec ta tête mais avec ton
cœur. N’inquiète pas ta Maison-de-Vie.
– D’accord, mais ça fait tout de même réfléchir.
– Ca n’est pas dans le train que l’on défait ses valises, mais
quand on est arrivé chez soi. Ne remplace pas tes anciennes
croyances par de fausses croyances.
– C’est peut-être un jeu mais, j’en ai bavé pas mal…
– Ici bas, coupa Farid, nous jouons tous le drame de notre
habitant. Les expériences que nous faisons toi et moi accélèrent
simplement l’histoire de ce drame. Le drame remonte des profondeurs
et apparaît sous forme d’écume à la surface du crâne,
comme ça. Quand tu auras écumé tout le drame de ton habitant,
tu renaîtras et tu seras une totalité. Nous avons beaucoup parlé.
Va en paix, et n’oublie pas que tu es pur.
– Alors, on ne fait rien aujourd’hui ? C’est la récré ?
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