Le Merblex

J’aurais subi le supplice de la torsion des testicules et de la
poire d’angoisse, puis, je me serais laissé garrotter sur place plutôt
que de vendre la mèche, moi. Je voulus lui répondre qu’entre
Cécile et moi, y s’était rien passé, que j’avais à peine eu le temps
de faire chanter son petit coulinou… Mais, je me ravisais tellement
elle était extra notre complicité. Puis, j’étais si fier de paraître
dans mon habit de mâle…
En attendant, mes olives me faisaient terriblement mal, tellement
y m’avait coupé le kiki en rentrant plus tôt, tout à
l’heure. On aurait dit qu’un chien me les avait mordues jusqu’au
croupion… Je me tordais sur mon siège, à la torture, j’étais à la
torture. Je pensais plus qu’à aller me finir dans la cave, au grenier
ou aux waters pour enfin recommencer à vivre normalement.
Je suis sûr que j’allais en coller jusqu’au plafond ce coup
là, tellement j’avais la pression. Toute la soirée, j’ai cherché un
coin tranquille dans la baraque, mais avec Clara, fallait pas rêver,
elle occupait tout le terrain, comme d’habitude. J’ai du rester
comme ça, handicapé toute la soirée… Le lendemain matin,
j’y étais toujours pas parvenu… Je les avais comme des ballons
sondes, moi, les gonades.
Philippe me rôdait autour, avec son air sournois. Y crevait
de jalousie de me savoir bientôt prendre le large, c’était gros
comme une maison. Mais sa jalousie me glissait dessus comme
l’eau sur la peau d’un phoque. Y pouvait cafarder autant qu’il
voulait. Mon plan était fait : en deux voyages, je pouvais mettre
suffisamment de côté pour m’installer avec Cécile. On s’aimait
et rien ne pourrait nous séparer… Un matin où je m’étais levé
tard, la Bouche, qui était cool depuis quelques temps, me harponna
avec un de ces suspens dont elle avait le secret :
« Dis donc toi, tu as vu l’heure ? Tu te la coules douce… tu
crois peut-être que je ne suis pas au courant de ce qui s’est passé
ici ?
– De quoi tu parles ?
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