Le Merblex

« Le docteur est venu, commença maman, car nous ne
pouvons plus continuer de la sorte. Tu es un instable… tu nous
rends la vie impossible. Nous avons décidé de t’envoyer dans
une maison de repos. Tu seras bien traité. Mais tu reviendras
lorsque tu sauras ce que tu veux devenir. Quand tu auras compris
qu’il faut rentrer dans le rang et travailler comme tout le
monde au bien-être des tiens, nous te ferons revenir. Si nous le
faisons, c’est pour ton bien.
– J’ai plutôt l’impression que c’est pour le vôtre. D’ailleurs,
je serai jamais « comme tout le monde », je veux faire ce que
j’aime !
– C’est ça, l’égyptologue. Tu sauras bien mon cher ami qu’il
ne faut jamais… passez-moi l’expression docteur… péter plus
haut que son derrière.
– Si vous trouvez de quoi m’envoyer en « maison de repos
», vous trouverez bien de quoi me payer des études.
– Effronté ! Tu devrais t’estimer heureux que l’on t’envoie
te reposer, le docteur qui est ici peut confirmer, continua-t-elle
en se tournant vers Anubis, qui approuva en opinant lentement
du chef.
– Et ou’s’que j’irai « pour mon bien » ?
Elle contint l’irritation que lui causait cette réplique, puis
ayant scanné autour d’elle l’expression des visages, dans l’espoir
d’y puiser l’énergie qui lui manquait :
– C’est à la campagne, dit-elle d’un ton mielleux qui me
débectait.
– Si ça ne va pas, nous viendrons te rechercher continua
Léopold, naviguant entre deux eaux.
– J’irai pas. D’ailleurs, j’suis ni fou, ni fatigué, là !
– Si t’es fou ! t’es un fou ! clama Philippe toujours aux
aguets.
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