Le Merblex

« Avant de jouer, nous allons fumer dit-il. »
Il tira une première bouffée du shilom, puis me le tendit et
je l’imitai. Y puait son truc, c’était du costaud ! Dès la première
bouffée, j’en ai pris plein les globules… Ouf ti !
– Occupe tes mains, me dit Farid en me donnant son comboloï.
»
Le rythme de mes pensées s’accélérait, avec vue plongeante
sur moi… Ouf ti ! Plus le contrôle, un délire se préparait, ouf ti…
« Henri, c’est un commerce ici, et vous n’êtes guère souriant. Il
faut sourire Henri, Gibb’s ! Je suis sûr que t’en es une, t’en es
une qui s’ignore… »
J’étais pas loin de m’enfuir à travers le désert, pour aller
me cacher dans les plis de la nuit. Le processus… Ouf ti !
– Occupe tes mains ! qu’y disait l’autre… »
Points de repère : bernique. Rien dans ce sacré fichu désert
pour mobiliser l’esprit… Que dalle sur quoi fixer son attention,
que le Sphinx. Mais son immobilité transcendantale ne faisait
qu’amplifier mon tumulte intérieur.
« Hourouna est tout ce qui a été, tout ce qui est, tout ce qui
sera. »
Mais je n’avais pas envie de réfléchir, ça me faisait trop
mal, alors Khasnoûpi pouvait toujours causer… D’ailleurs,
pourquoi qu’y me disait ce truc là, hein ?
« Ah, ça… celui qui a construit ce monument a marqué son
temps, c’est sûr que je répondis, pour donner signe de vie.
– Tous les hommes veulent marquer leur temps, mais le
temps les marque tous, Henri. Occupe tes mains !
– Je suis qu’un hypocrite, un Merblex qui… Ouf ti !
– Tu es un vrai androgyne, un pur avatar comme Osiris !
–… bon à rien.
– Bon à être. Soit !
– Ouf ti ! Facile à dire… »
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