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Les modes organisationnels des services publics en milieu rural ...

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Positionnem<strong>en</strong>t de l’ERD dans les <strong>services</strong> <strong>publics</strong> 30Chapitre 2 : Positionnem<strong>en</strong>t de l’ERD dans les <strong>services</strong><strong>publics</strong>2.1 <strong>Les</strong> « définitions » du service public2.1.1 Quelques élém<strong>en</strong>ts de définitionIl est difficile de définir précisém<strong>en</strong>t ce qu’est le service public, <strong>en</strong> raison notamm<strong>en</strong>t de l'abs<strong>en</strong>ce dece concept dans certains pays, à l'image de l’Angleterre ou <strong>des</strong> Etats-Unis, où cette notion n’existe.Selon Martinand (1995), le service public serait plutôt considéré comme le regroupem<strong>en</strong>t d’un<strong>en</strong>semble de traditions juridiques, sociologiques et politiques, propres à chaque pays.S’il n’existe pas de définition rigoureuse du service public, il est possible, cep<strong>en</strong>dant, de donnercertains élém<strong>en</strong>ts de définition à partir de traits communs qui revi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t fréquemm<strong>en</strong>t. Dans lesdiffér<strong>en</strong>tes évocations du service public, deux points jou<strong>en</strong>t ainsi un rôle c<strong>en</strong>tral : (i) la notion d’intérêtgénéral et (ii) la notion de défaillance du marché.La notion d’intérêt généralLa notion d’intérêt général est ess<strong>en</strong>tielle car elle est au cœur de la définition même du service public.Deux conceptions de l’intérêt général s’oppos<strong>en</strong>t. La première, la conception utilitariste, prônée dansl’économie du bi<strong>en</strong> être (Pigou, 1920), décrit l’intérêt général comme un intérêt commun égal à lasomme <strong>des</strong> intérêts particuliers, laissant peu de place à l’interv<strong>en</strong>tion publique. La seconde, opposeune conception volontariste de l’intérêt général qui dépasse les intérêts particuliers, ce qui confère àl’Etat la mission de poursuivre <strong>des</strong> objectifs qui vont s’imposer à l’<strong>en</strong>semble <strong>des</strong> individus au delà deleurs intérêts particuliers.Dans le droit public français, l’intérêt général est certifié par la puissance publique. C’est la loi et doncle législateur qui détermine les fins d’intérêt général. Le gouvernem<strong>en</strong>t et les <strong>services</strong> administratifsrattachés édict<strong>en</strong>t les normes réglem<strong>en</strong>taires et gèr<strong>en</strong>t les <strong>services</strong> <strong>publics</strong> dans le respect de cesintérêts.Le concept d’intérêt général qui sous-t<strong>en</strong>d la notion de service public possède de fait un cont<strong>en</strong>uess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t politique. Il apparaît comme un instrum<strong>en</strong>t de politique publique pour atteindre <strong>des</strong>objectifs nationaux déterminés : politique énergétique, politique d’aménagem<strong>en</strong>t du territoire,politique de lutte contre l’exclusion, ….Il est ainsi soumis à une évolution perman<strong>en</strong>te car il répond àl’apparition de nouveaux besoins dans une société et à la décision par les pouvoirs <strong>publics</strong> de lespr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte ou non.La notion de défaillance du marchéLa définition théorique de la défaillance du marché a été introduite par les philosophes politiques du18 ème siècle avec leurs étu<strong>des</strong> sur le comportem<strong>en</strong>t du passager clan<strong>des</strong>tin caractéristique de la gestion<strong>des</strong> bi<strong>en</strong>s <strong>publics</strong> et de l’exist<strong>en</strong>ce d’externalités. Toutefois, les premières causes empiriques mettant<strong>en</strong> cause la main invisible ont été soulignées par Adam Smith (1776) dans Recherches sur la nature etles causes de la richesse <strong>des</strong> nations. Cep<strong>en</strong>dant, chercher à rattacher les défauts du marché à une sériede conditions théoriques coupe le li<strong>en</strong> du concept avec la pratique : la référ<strong>en</strong>ce empirique resteess<strong>en</strong>tiel pour délimiter l’ext<strong>en</strong>sion du concept [de défaut du marché]. Lévêque (1998) écrit que « dansle cadre d’une approche appliquée de l’analyse économique de la réglem<strong>en</strong>tation, il est doncnécessaire de rev<strong>en</strong>ir à une définition plus empirique du défaut du marché, proche de la conceptiond’Adam Smith ».

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