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Les modes organisationnels des services publics en milieu rural ...

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Positionnem<strong>en</strong>t de l’ERD dans les <strong>services</strong> <strong>publics</strong> 36pas nécessairem<strong>en</strong>t l’interv<strong>en</strong>tion de l’Etat. En effet, la régulation publique peut induire <strong>des</strong>ineffici<strong>en</strong>ces et <strong>des</strong> coûts supplém<strong>en</strong>taires qui aggraverai<strong>en</strong>t la situation originelle. C'est pourquoi, ilest préférable de corriger ces défaillances par le marché lui-même. Cette vision a trouvé sa pleinejustification avec ce qu'il est conv<strong>en</strong>u d'appeler la théorie <strong>des</strong> marchés contestables (Baumol et al,1982) selon laquelle l’exist<strong>en</strong>ce de marchés contestables (i.e. <strong>des</strong> marchés sans coût d'<strong>en</strong>trée pour <strong>des</strong>concurr<strong>en</strong>ts pot<strong>en</strong>tiels et sans coût de sortie pour <strong>des</strong> <strong>en</strong>treprises <strong>en</strong> place) permet au monopole de seréguler lui-même.Avec l’école de Chicago (Noll, 1989), la critique est plus vive car il est montré que la régulation n’estpas dirigée vers la correction <strong>des</strong> défaillances du marché mais a pour but de maximiser le souti<strong>en</strong> dupouvoir politique <strong>en</strong> place. Tant qu'il y a capture du régulateur, la régulation ne peut être efficace. Ilest alors préconisé de limiter l’interv<strong>en</strong>tion de l’Etat aux seuls <strong>services</strong> <strong>publics</strong> régali<strong>en</strong>s (police,justice déf<strong>en</strong>se). Cette capture du régulateur s’appuierait sur l’exist<strong>en</strong>ce d’asymétrie d’information<strong>en</strong>tre régulateur et régulé.Le principe de la régulation publique est <strong>en</strong>fin égalem<strong>en</strong>t contesté par la théorie du public choice quiinsiste sur les effets néfastes de la recherche de r<strong>en</strong>te de monopole par les différ<strong>en</strong>ts groupes d’intérêt(Tullock, 1976). La régulation serait alors mise <strong>en</strong> place non pas pour minimiser la perte sociale maisfavoriser certains groupes de consommateurs pour leur permettre de s’attribuer cette r<strong>en</strong>te.2.2.3 La remise <strong>en</strong> cause de la notion de service publicCes dernières années ont donc été marquées par une remise de l’efficacité et la légitimité <strong>des</strong>interv<strong>en</strong>tions de l’Etat mais aussi plus globalem<strong>en</strong>t de la notion d’intérêt général. Une transition s’estopérée <strong>en</strong>tre une vision unitaire et c<strong>en</strong>tralisée vers une conception plus déc<strong>en</strong>tralisée et la montée <strong>des</strong>intérêts individualistes. Marx s'était déjà fait le critique d'une telle représ<strong>en</strong>tation de l’intérêt généralqu'il interprétait comme l’intérêt <strong>des</strong> classes sociales dominantes qui avai<strong>en</strong>t conquis le pouvoir ausein de l’Etat. Aujourd’hui la critique libérale contemporaine traduit le recul de la croyance dansl’intérêt général comme le résultat de la valorisation <strong>des</strong> comportem<strong>en</strong>ts individualistes et ladésaffection à l’égard <strong>des</strong> idéaux collectifs. En outre, pour le libéralisme contemporain, le marchén’est <strong>en</strong> ri<strong>en</strong> un adversaire de l’intérêt général car il permet d’obt<strong>en</strong>ir <strong>des</strong> prix plus compétitifs pourune meilleure qualité de service. Le marché, après l’Etat, devi<strong>en</strong>t alors une expression plus efficace del’intérêt général.Cette remise <strong>en</strong> cause de la notion du service public est dev<strong>en</strong>ue d’autant plus forte avec l’avènem<strong>en</strong>tde la construction europé<strong>en</strong>ne et la volonté d’introduire davantage de mécanismes concurr<strong>en</strong>tiels dansl’<strong>en</strong>semble <strong>des</strong> marchés. Selon l’article 90,2 du traité de Rome, « les <strong>en</strong>treprises chargées de la gestionde <strong>services</strong> d’intérêt économique général […] sont soumises […] aux règles de la concurr<strong>en</strong>ce, dansles limites où l’application de ces règles de fait pas échec à l’accomplissem<strong>en</strong>t […] de la missionparticulière qui leur a été impartie » (Martinand, 1995).Face à ces nouvelles interrogations, une reformulation de l’intérêt général et <strong>des</strong> missions de l'Etat sontnécessaires. La notion d’intérêt général reste toutefois primordiale car, contrairem<strong>en</strong>t à ce que souti<strong>en</strong>tl'école libérale, une coalition d’intérêts singuliers ne permet pas dans tous les cas de dégager unoptimum économique <strong>en</strong> même temps que l’optimum social.Dans le cadre d’une définition commune (à l'échelle europé<strong>en</strong>ne) du service public, la notion <strong>des</strong>ervice public est aujourd’hui concurr<strong>en</strong>cée par la notion de service universel (SU), qui repr<strong>en</strong>d unepartie <strong>des</strong> principes du service public (Auby, 1997) : Une obligation de <strong>des</strong>serte sur l’<strong>en</strong>semble du territoire ; Le droit d’accès à tous les usagers ; L’offre de service perman<strong>en</strong>te ;

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