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iberiul-kavkasiuri enaTmecniereba XXXIX

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B. Outtier<br />

Sa connaissance, pratique et théorique, de très nombreuses langues, dont une<br />

dizaine de langues du Caucase, lui donnait naturellement place à la Société de<br />

linguistique de Paris : il la présida en 1984. Il restait très attentif à se trouver des<br />

informateurs ; ayant appris qu’une Ingouche venait en France et était dirigée en<br />

province, il s’arrangea pour qu’elle puisse venir à Paris ; ainsi pourrait-il profiter de ses<br />

connaissances.<br />

De mauvais procès avaient été tardivement faits à Georges Dumézil : Georges<br />

Charachidzé, pour sa part, s’employa à dissiper toute ambiguité sur la pensée du maître ;<br />

c’est l’un des buts de La mémoire indo-européenne du Caucase, riche petit livre paru en<br />

1987, peu après la disparition de G. Dumézil. Le livre se termine par une note très<br />

explicite : « Les Aryens mode d’emploi. »<br />

En 1990, il publia dans le recueil en quatre tomes The indigenous Languages of<br />

Caucasus une description de la langue oubykh.<br />

Comme Dumézil l’avait fait dans les années trente du siècle passé, il sut prendre<br />

parti dans les conflits issus de l’effondrement du monde soviétique, en particulier en<br />

faveur des Tchétchènes. Il le fit dans des revues scientifiques, mais aussi – en notre<br />

temps d’experts – dans des hebdomadaires à grand tirage, comme Le Nouvel<br />

Observateur, voire dans de grands quotidiens, tels Le Monde : « Il appartient à toutes les<br />

personnes qui ont quelque estime pour la liberté de soutenir les Tchétchènes » (Le<br />

Monde, 9 mars 1996). Pour lui, le grand jeu reprenait avec la chute de l’U. R. S. S. , et<br />

n’était pas prêt de se calmer. Les peuples du Caucase en étaient partie prenante pour<br />

longtemps.<br />

Il s’est éteint paisiblement à Paris, le 20 février 2010. Il a illustré la science<br />

française de longues années. Au Caucase, c’est par le titre de «digne fils du<br />

Caucase » que l’on honore ceux qui ont été remarquables par leur activité en faveur de<br />

cette région si attachante : c’est un titre que mieux que nul autre Géorgien en France,<br />

Georges Charachidzé mérite de se voir décerner. Aucun autre fils d’émigré de sa<br />

génération n’a autant fait pour faire connaître et aimer ce coin du monde.<br />

B. OUTTIER<br />

C. N. R. S

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