Geschichte der Königlich Preussischen ... - Warburg Institute

156 "3. LEiBNizens Brief an die Königin vom 18. Mai 1704:.
c"est le cas du privilege des meuriers. Sa Majeste avoit meme promis ä Sa Societe
qu'EUe ne luy refuseroit pas de telles concessions. C'est assez ä present qu'on
aye la parole du Roy sur ce sujet pai'ticuliei-, a fin qu'on puisse prendre ses mesures,
et tout le reste ira Lien avec le teinps. Si \'otre Majeste nous obtient une
resolution favorable la-dessus, je partiray content; car quand je ne vivrois pas assez
pour voir ce que nous avons sujet d'en attendre, j'auray tousjours la satisfaction
de savoir que j'ay contribue un peu ä faire jetter des fondemens solides d'une des
plus belles entreprises que je sache, c'est ä dire d'une societe lleurissante et feconde
en belies productions. Votre Majeste y aura l:)eaucoup de part, et je seray tous-
jours avec devotion etc.
73.
(Vergl. Geschichte der Akademie S.139).
Leibniz, Brief an die Königin Sophie Charlotte vom i8. Mai 1704.
[Klopp, Die Werke von Leibniz. ig. Bd. S. 245fF. ; Original auf der Bibliothek zu Göttingen.]
Madame. Je me suis infonne du philosophe extraordinaire dont parle ^^ M.,
mais il se trouve qu'il est parti. On tacliera neantmoins de savoir oü il peut estre
devenu.
Ma derniere lettre a este un peu trop fort speculative peutestre et troj) approchante
du caractere dont je viens de parier. En voicy une autre plus materielle
et plus pesante: car il faut de la matiere j)our nourrir jusqu'aux pensees, suivant
ma Philosophie meme, puisque j'ay banni tous les esprits separes du nonibre des
creatures. V. M. sait que je pretends que le ver a soye est Tanimal de la terre
le plus fait pour les philosophes apres l'homme, avec l'arbre dont il est la chenille,
c'est ä dire avec le meurier. V. M. est entree gracieusement dans ma pensee, et a
dispose le Roy k donner cette culture ä la societe qu'il a fondee. Quand je viendray,
je tächeray d'obtenir des lettres patentes pour cet effect, par l'entremise de V. M.,
afin que l'affaire s'etablisse enfin dans les formes. Mais j'ay eu soin d'obtenir
d'Italie de la graine de l'arbre. Monseigneur l'Electeur en a fait venir ä ma soli-
citation. II u"y a que 4Jours qu'elle est arrivee; et il m'en fait donner pour l'en-
voyer ä V. M. J'y joins aussi Instruction qui servira au jardinier pour la semer
au plustost, et quoyque la lune ne sera plus croissante, car nous avons pleine
lune demain , je crois qu'il n'y aura pas grand mal. Mais si le temps estoit un
peu couvert et humide, je crois que ce seroit tant mieux.
J'espere que V. M. fera cette grace ä la societe des sciences de faire accommoder
quelque endroit dans son jai'din dans ce commencement pour servir de pepiniere,
dont ])ar apres on pourra transposer les plantes a un lieu propre. Mais
si V. M. le trouve a propos , nous ferons venir une plus grande quantite de graine
pour Tannee qui vient, ce qui se peut en donnant ordre pour cela ä temps, afin
que, quand les fruits seront meurs, on en cueillisse la graine pour nous l'envoyer.
Nous en trouverons aussi en Allemagne. Mais il me paroist a propos d'en faire
venir aussi une bonne quantite d'Italie pour voir si les arbres qui en viendront ne
seront pas meilleurs.
Nostre Cour ira bientost ä Herrenhausen, et je fais tout ce que je puis pour
me depecher vers ce temps lä, afin d'aller faire ma Cour a V. M. En attendant
j'ay tache de marquer mon zele comme j'ay im. Car je m'imagine que V. M. se
fera un plaisir de contribuer genereusement ä un aussi bon dessein que celuy de
l'accroissement des Sciences, ä quoy je ne trouve rien de plus convenable que
l'etablissement des meuriers blancs en Allemagne, pai-ce que c'est une entreprise
qui ne charge et n'incommode ^Jersonne. Je suis avec devotion etc.