Geschichte der Königlich Preussischen ... - Warburg Institute

77. Leibnizciis Bericht über seine Leistungen an den König (Januar 1705). 1 () 1
notahles pour souteuir le droit des secularisations des Eveches qnc le Roy tient,
et cela par les propres principes et exemples de la Cour de Roiiie et des Eccle-
siasticpies de la Coinmunion Romaine, pour faire voir qiie leur protestation contre
la paix de Munster n'est point fondee dans leur di'oit. Sans parier d'autres con-
noissances que j'ay pü ou pourrois fournir.
On veut iiiaintenant que je specifie les depenses que j'ay faites dans nies
voyages et travaux pour le Service du Roy. Je serois bien fache qu'on voulüt mettre
mon zele ä ce pi-ix-la. 11 est vray cependant que j'ay fait un voyage expres icy longtemps
avant la fondation de la societe des sciences, que depuis j'en ay fait deux
en Saxe, (pie j'en ay fait plus d'un, tout expres tant k Wolfenbutel qu'ä, Helmstät,
tant pom- parier aux princes cpi'a conferer avec des Theologiens suivant ce qu'on
ni'enjoignoit de la part du roy. De plus ayaut este icy plusieurs mois toutes les
arinees l'an 1700 et depuis, je n'ay pas eu des Almanachs la moitie de ina depense;
car au lieu de 600 j'ay este oblige de me contenter de 300 ecus, parcequ'il falloit
enti-etenir pour la societe des gens qui en av'oient plus besoin que inoy. Ce decket
seul pendant 5 ans l'eroit 1500 ecus, sans compter les depenses de tant d'autres
voyages au nombre de six pour le moins, qui n'ont rien de conimun avec la societe,
de Sorte que je pouri'ois compter 2000 ecus pour le moins sans contredit.
Mais un homme de mon age et de mes emplois, ne doit-il mettre en compte
que l'argent qu'il a depense 1' Et puis-je faire une depense plus grande que celle
de mon temps, qui est la plus pretieuse chose de ce que nous avonsl' Et ayant
tant d'auti'es choses a faire ailleurs, qui auroient peutestre contribue ä m'establir
tout autrement et m'auroient empeche au moins de me faire ([uelque tort comme
j'ay fait, il est tres asseure ([ue je ne me serois point embarque icy, si je n'avois
crii qu'aupres d'un grand prince comme le Roy on pourroit faire quelque chose
de plus considerable et de plus beau qu'ailleurs pour le bien public, qui a tous-
jours este mon seul principal dont je ne me repentirai jamais. Mais si je n'esperois
pas un meilleur eifect pour l'avenir, je me repentirois d'avoir crü de pouvoir faire
quelque chose d'important icy pour les sciences, puisque tant d'annees se sont
ecoulees sans avancer comme nous aurions pü faire, si j'avois este plus heureux.
Ce que j'attribue en partie ä la mauvaise intelligence des Cours, qui auront pü
avoir cpielque intluence sur moy dans l'ojjinion de ceux ((ui, ne connoissant pas
mon caractere, auront pü donner au Roy meme quelipie mauvaise Impression
contre mo}-.
Ces considei-ations fönt voir qu'outre ma depense qui va asseurement au-delä de
2000 ecus, mon temps doit estre ce qui me touche le plus [sie] qu'il y a deux choses,
qui satisferont a mes souhaits lä-dessus, l'une que le Roy m'etablisse une pension
assez honorable dont il n'aura pas sujet de se repentir; l'autre consisteroit dans
des occasions que Sa M*^- me donnera de faire queUjue chose de considerable sous
ses auspices pour le bien public et particuliei-ement pour les sciences, connne je
m'estois promis au connnencement. Car la moindre des raisons qui me fönt souhaiter
Testat fleurissant de la societe est d'en pouvoir avoir d'avantage pour moy,
comme on me Fa fait esperer; car quoyque j'aye souhaite de me le promettre
estant d'humeur a mettre le mien meme en usage pour produire quelque chose de
bon. si Sa Majeste aussi me mettoit en estat de faire des voyages pour son service
dans l'affaire dont j'ay parle cy-dessus, sans que je fusse oblige de demander
qu'on m'en fist un compte particulier, je ne doute point que je ne pourrois
obtenir en d'autres pays des protestans, ce que j'ay procure des Theologiens de
Bronsvic. Sans parier de ce qu'on pouiToit contribuer pour l'Histoire, les Biblio-
thecjues, les Manuscripts, les Archives et les droits du roy, pour ne rien dire des
arts mechaniques, des manufactures et semblables affaires d'oeconomie, oü les INIa-
thematiques et la physique ont de l'influence.
Geschichte der Akademie. II. 11