Geschichte der Königlich Preussischen ... - Warburg Institute

15. Leieniz an die Kurfiirstiu Sophie Charlotte (29. December 1697). 4 /
icv quelque.s jours durant. vient crabandonner. ("e Bojar [laroissoit lioinnie de:' l)oii
sens, mais piifin la nation a parii. comnie on dit que les ongles du maliii esprit
paroissent au de'[)art. 11 avoit tait acheter une perruque ä .son trucliement. INIais
avant que de s'en aller, il luv roinpit le coftVe, et reprit la jDerruque, disant
de l'avoir seulement 2)i"estee. peutesti-e comme les czars prestoient autresfois des
habits ä leurs Ambassadeurs, et leur faisoient donuer autant de coups qii'il y
avoit de taches. Ce Moseovite a declare de faire ces clioses faute d'argent,
disant (ju'il vendroit la perruque pour en subsister quelques jours de pbis. Cepen-
dant Oll asseure qu"il estoit quelque chose de plus que Bojar.
Pour ce qui est des cent mille hommes . ces Messieurs en sont plus liberaux
(ä ce que je voy) que de martes siberiennes. Avec tout cela si V. A. E. daigne
jetter ses rayons sur eux, Elle contribuera beaucoup a dissiper les tenebres de
leurs esprits, et il seroit bon qu'Elle se iiielät de l'cducaticni du fils du Czar. et
qu'Elle luy fit donner un gouverneur, Mr. Waltlier, qui n'eii est pas eloigne.
8i les vivans gardent (luekiue cliose des anciennes manieres, leur postei'ite sera
sur un meilleur pied, et on mettra dans leurs croniques, combien ils ont este
redevables de leur conversion a V. A. E. En reconipense nous irons ä la Chine
h travers de la Tartarie. sur des ti-aineaux ä volles et en meme temps ä chiens.
Car aussitost que les voiles ne servent plus, les cliiens se mettent en campagne
pour tirer, et quand le vent est favorable, ils retournent dans le traineau. et se
fönt trainer eux-niemes avec leur maistre.
A pi'opos de la Chine, comme le P. Veijus. frere du coiiite de Crecy. un
des Ambassadeurs ä Delft. a la direction des JMissions que le Roy de France
entretient, il m'a ecrit une lettre, et m'a envoye celle d'un Jesuite revenu de ces
pays-la et prest a v i-etournei-, avec otfre de nie donner des informations ipie je
demanderay. Je feray donc mettre luie affiche ä ma porte avec ces mots: hureau
(Vadressc pour la Chine, a fin que chacun stäche «pi'on n'a qu'ä s'adresser ä moy
pour en apprendre des iiouvelles. Et si V. A. E. en veut sgavoir touchant le
grand philosophe Confutius, ou toucliant les anciens Rois Chinois assez proches
du deluge et par consequent des preiniers descendans de Noah, ou touchant le
brevage de riinmortalite, qui est la pierre philosophale de ce pays, ou touchant
quehjue chose qui soit un peu plus seure, Elle n'a »[u'ä ordonner. Plut ;i Dieu
que ce brevage füt veri table, j"ii'ois me mettre expres sur les traisneaux ä chiens,
ä fin de l'aller querir :i V. A. E. , et je ferois serment de ne point ouvrir la boite
en chemin. en quoy je serois plus fidelle que Psyche. Comme aussi V. A. E. est
plus digne de riminortalite (pie cette fiUe et (pie tt)us les dieux de rantiejuite.
Je suis avec devotion, Madame, etc.
15.
(Vergl. Geschichte der Akademie S. 52).
Aus dem Brief LEiBxizens an die Kurfürstin Sophie Charlotte
vom 29. December 1697.
[Klopp, Die Werke von Leibniz. 10. Bd. S. 42 Ü'.|
Aiusi la haute vertu de V. A. E. ne inanquera pas d'estre contentee
d"une maniere ou d'autre. Et son epoux qui est un des plus grands princes de
TEurope, dont les qualites et la puissance sont royales, et qui peut rendre heureux
tant de milliers d'hommes, ayant maintenant este force d'entrer luy-meme
dans un detail de ce ({ui est necessaire jjour ce commun bonheur de ses estats,
on a encor grand sujet de prier Dieu de luy inspirer les plus salutaires conseils
pour faire des reglemens sur lesquels il se puisse inieux reposer