Geschichte der Königlich Preussischen ... - Warburg Institute

9. Leibmz, Pro Meiiioiia (wahi-scheiiilich für Spanheim lß94). B9
grand Prince ne s(;;auroit estre mieux servi (jiie lorsque le bonlieur des pevi])le.s
iait le sien.
Ce (|ui arrive l()rs(|u"il a une grande niultitude de sujets contens et ])ien
condtiits, qui ne inanqueront pas de travailler avec toute l'ardeiir iinaginal)Ie ä le
rendre grand. et a se rendre heureux , puisqne Tun est lie avec Pautre. Et conime
Dien nous tient conq)te du nioindre bien (pie nous avons Iait. juscju'ä nn peii d'eau
donnee k im pauvre qui a soif, il ne laut point douter qu'un graud l)ieu (ju'un
prince a procure, n'entre dans les degres de sa felicite future.
Sa Serenite Electorale s'est dejä signalee avec beaucouj) de succes. Sa
justice et sa cliarite sont I'objet de Padmiration et de la reconnoissance des natifs
et des etrangers. ("e prince a attire, engage et favorise dans ses estats plusieurs
milliers de personnes opprimees ailleurs, qui y ont apporte des arts peu connus
ou peu practi(|ues auparavant. II a d'excellens honinies ;\ son service dans toutes
sortes de professions. II est un des plus grands arc-boutans de cette AUiance,
qui fait seule la seurete de PEurope et le maintien de la liberte publique, aussi
bien ([ue de la religion. Et pour soutenir la guerre dont on nous a impose luie
necessite indispensable, il entretient au-delä de 40 niille lionunes effectifs de
trouppes reglees, sans (pie son peuple en soit foule. Ce sont des dieses de bon
angure: on voit par lä qu'il est en train d'aller bien loin, et on ne voit presque
rien de seniblable ailleurs.
Or quoyque ce Grand Prince soit tres bien servi, et que la penetration
zelee de son preniier ministre ne laisse rien echapper. il est tousjours constant
(jue la gi-ande variete des objets ne permet pas aux plus grands genies d'envisager
tout ä la fois avec une egale attention. Ce qui fait (|ue le plus grand et le plus
sage ministre de Punivers ne refusera point d"ecouter le nioindre des liommes sur
les matieres (jue cet liomme peut avoir approfondies, lors(ju"elIes tendent au bien
public. Et c"est ce qui a fait prendre la lil)erte de toucliei- ces matieres par un
veritable zele pour le bien cominuii, avec un desinteresseinent dont on a donne
ailleurs assez de preuves.
Tout le but de cecy se reduit en ])eu de niots , a des nioyens d'introduire
dans le pays des etablissemens glorieux a Sa Serenite Electorale. avantageux a
Elle-meme et ä ses sujets, et (pii soyent capables de nous procurer de nouvelles
lumieres utiles pour les sciences et les beaux arts, et le tont d"une maniere bien
loin de coüter ou de charger, se payeroit avec usure. Et les occasions jiour
introduire et etablir ces avantages se trouvant presentement fort favoraljles, par
des raisons toutes particulieres, sans qu'on se puisse tousjours proinettre la meine
facilite, on s'est crü d'autant plus oblige de les mettre sur le tajjis, sans jilus
de delay.
9.
(Vergl. Gescliii'hte der Akademie S. 43).
Leibniz, Pro Memoria für einen brandenl)urgischen Staatsmann,
wahrscheinlich Spanheim (undatirt, al)er sehr wahrscheinlich aus
dem Jahre 1694).
[Klopp, Die Werke von Leibniz. ig. Bd. S. ßoff.
Pour doiiner un echantillon des choses aisees a faire, et qui sont pourtant
d'une tres grande utilite , voicy un dessein dont on est le maistre et qu'on a dans
son pouvoir, pourveu cpi'on veuille y penser efficacement. L'affaire est d'une
etendue tres ainple et peut avoir des suites extraordinaires.
De toutes les manufactures , la plus simple et peut estre meine la plus
importante ä nostre rapport est celle de la toile. f'ar si les Italiens ont des soyes.
]