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PRUD – projet n° 37 – rapport scientifique final (janvier ... - gemdev

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<strong>PRUD</strong> – <strong>projet</strong> n° <strong>37</strong> – <strong>rapport</strong> <strong>scientifique</strong> <strong>final</strong> (<strong>janvier</strong> 2004)N 254 726 1000(1)Base = Femme ; (2) Base = Etrangers ; (3) Base = Chômeurs et inactifs ; (4) Base = Régions industrielles ; (5) Base = IES –infrastructures économiques et sociales - élevées ; (6) Base = Régions riches ; (7) Base = Rurale.Source : A partir des données de l’EPAM 1985 et de l’ENVM 1995 – Pondération normaliséeLe tableau 6 présente les résultats de la régression par les MCO et appelle plusieurscommentaires. Ainsi, alors que le modèle explique 36% de la variation de la variable dépendante pourl’ensemble de la population, et 27% pour les ménages non-pauvres, il s’avère totalement impuissantpour expliquer le niveau de vie des ménages pauvres.En effet, une analyse des déterminants du niveau de vie fait apparaître l’extrême difficulté àidentifier les variables d’action d’une lutte en vue d’améliorer la situation des ménages pauvres enCôte d’Ivoire. De fait, l’ensemble des variables liées aux caractéristiques de ces ménages, de mêmeque celles associées aux spécificités régionales ne semblent avoir aucune incidence sur leur niveau devie : le modèle retenu n’explique que 0,6% de la variation du logarithme des dépenses réelles par têteet par an des ménages pauvres en Côte d’Ivoire. Ce résultat rappelle, si besoin était, que la pauvreté estun phénomène complexe et multidimensionnel. En particulier, l’analyse met en avant ici unedimension psychologique du phénomène telle que décrite par les pauvres eux-mêmes. En effet, selonles conclusions de l’enquête MARP 73 – volet qualitatif de l’ENVM 1995 -, on note que dans sadimension psychologique, telle que perçue par les pauvres, la pauvreté traduit une certaine« malédiction », une « malchance » et une « fatalité » : est pauvre celui qui, malgré sa volonté et sesefforts, n’arrive pas à « s’en sortir » et qui se sent impuissant contre la volonté divine de le voirpauvre. Un aspect de cette pauvreté est l’impuissance face à l’adversité, le pauvre étant celui qui nepeut se créer des opportunités tant économiques que relationnelles. Cette absence de lisibilité àlaquelle sont confrontés les pauvres nous apparaît également dans cette configuration d’analyse.L’impact positif et significatif de la constante suggère d’autres déterminants plus pertinentsque ceux retenus dans cette étude – et qui fondent cependant la plupart des exercices de ce type. Onretiendra, entre autres variables potentiellement pertinentes, les transferts effectués des branchesfamiliales les plus nanties vers celles plus pauvres. Malheureusement, l’absence d’une telle variable nenous permet pas d’en apprécier la portée. Toujours est-il que dans un contexte d’effritement dessolidarités communautaires induit par la prééminence de l’ère du « donnant-donnant » (Marie, 1995),la vulnérabilité des ménages à la pauvreté reste particulièrement forte, cette situation étant encore plusdélicate pour les ménages non-ivoiriens – le modèle suggère, en effet, que le fait d’être ivoirien accroîtle niveau de vie des ménages pauvres. Sans doute que les difficiles conditions d’immigration de cesétrangers – burkinabés, maliens, nigériens entre autres – et leurs fortes localisations dans les secteursde subsistance de l’informel accroissent leur indigence.En outre, pour l’ensemble de la population, la régression suggère que les caractéristiques desménages exercent une influence plus significative sur le niveau de vie des ménages que les variablesrégionales. En particulier, la nationalité et les activités non vulnérables – agriculture progressive etappartenance au salariat protégé – tendent à accroître le niveau de vie des ménages. En revanche, lavulnérabilité du chef de ménage sur le marché du travail expose significativement le ménage à lapauvreté. De la même manière, la vulnérabilité 74 à la pauvreté des ménages de grande taille paraîtforte 75 . Cette dernière remarque vaut encore plus pour les populations non pauvres. En ce qui concerneles caractéristiques régionales, on observe que, par <strong>rapport</strong> aux régions industrielles, le processus de73 MARP : Méthode active de recherche participative, utilisée pour comprendre les conditions de vie despopulations et les processus de leur paupérisation. En 1995, cette méthode s’est réalisée sur 25 des 100 sitesretenus par l’INS pour l’enquête ENVM et a concerné 2 ménages par site. Outre les dimensions économiques etmatérielles, l’enquête met en avant une dimension sociologique qui traduit une certaine dépendance, une perte dedignité, une absence de pouvoir, une exclusion des réseaux de solidarité et un isolement social.74 La vulnérabilité traduit ici le risque d’appauvrissement des ménages.75 Cette situation pourrait être toute autre si l’on prenait en compte les économies d’échelles. Il importe derappeler que Koné (2002b) montre que la composition du ménage joue un rôle central dans les stratégies desurvie des ménages en Côte d’Ivoire, et que les ménages les plus pauvres seraient beaucoup plus ceux privés de« bras valides ».99

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