<strong>PRUD</strong> – <strong>projet</strong> n° <strong>37</strong> – <strong>rapport</strong> <strong>scientifique</strong> <strong>final</strong> (<strong>janvier</strong> 2004)progressif de la mobilisation du capital social pourraient expliquer l’augmentation absolue et relativedes privations monétaires dans les villes.L’objet de ce papier est double : examiner dans un premier temps comment les caractéristiquessocio-démographiques et économiques interagissent avec les spécificités régionales en Côte d’Ivoire etdans un second temps dans quelle mesure ces dernières déterminent le niveau de vie des ménages.Dans cette optique, le bien-être des ménages s’avère être un indicateur de premier ordre. En effet, lesdynamiques régionales sont à maints égards susceptibles d’influer sur le niveau de vie des ménages.Aussi, cet indicateur permet-il également d’en saisir la portée. De fait, l’évolution des structuresdémographiques, économiques et sociales tendent à structurer l’espace. Elles induisent de même unbouleversement des capacités des populations à faire face à leurs besoins. Malheureusement, en Côted’Ivoire, le recours systématique à cinq grandes strates statistiques d’analyse - Abidjan, Autres villes,Forêt Est, Forêt Ouest et Savanes - reste beaucoup trop large et ne répond pas à des options plus fines,comme celle des besoins induits par le programme de décentralisation. De ce fait, l’analyse occultecertaines dimensions du phénomène. A cet égard, la présente recherche s’appuie sur le découpageadministratif de la Côte d’Ivoire en 16 régions.En outre, l’étude opte pour une statique comparative des données des enquêtes ménagesréalisées en 1985 et 1995 en Côte d’Ivoire. Contrairement aux analyses traditionnelles, nousconsidérerons un seuil de pauvreté de 126800 F.CFA par tête et par an au lieu de 75000 F.CFA pourcaractériser la pauvreté en Côte d’Ivoire en 1985. Bien qu’une telle approche puisse fournir desrésultats contradictoires – en particulier, alors que la plupart des études estiment que la pauvreté auraitaugmenté depuis 1985, elle met en avant une régression du phénomène (cf. infra) -, elle réhabilite,néanmoins, le seuil supérieur défini en 1985. De plus, pour les propos de notre analyse, elle s’avèretrès utile. En effet, elle permet de surmonter en partie les difficultés d’échantillonnage liées àl’inadéquation de la stratification de l’enquête de 1985 avec l’objectif d’une appréhension de ladynamique de la pauvreté à travers des régions plus fragmentées – notamment celui de la sous-de certaines régions. En ce qui concerne l’ENVM de 1995, le seuil de 144800 F.CFAreprésentationpar tête et par an est retenu. Les caractéristiques régionales sont appréhendées à travers les fluctuationsde populations ventilées selon le sexe et l’âge, l’évolution des taux de participation au marché dutravail et de chômage, le produit régional par tête, les spécificités agricoles, industrielles ou tertiaires,etc.Une analyse descriptive des composantes démographiques, des taux d’activité et du niveau duchômage tente de saisir l’évolution du niveau de vie. Par suite, l’incidence des facteursrégionaux sur le bien-être des ménages est examinée au moyen d’une analyse économétriquevisant à cerner les déterminants du niveau de vie des ménages. A cet égard, il importerappeler l’unanimité qui est de plus en plus faite quant à l’idée selon laquelle la pauvreté est unphénomène multidimensionnel : pour les « pauvres », en effet, elle se caractérise par unecombinaison d’indicateurs économiques, sociologiques et psychologiques. De sortequ’aujourd’hui, la pauvreté est de plus en plus définie comme « la privation de capacitésfondamentales – c’est-à-dire les différentes choses qu’une personne aspire à faire (le doing) ouà être (le being) » plutôt que « la simple insuffisance de revenus » (Banque mondiale, 2000).Néanmoins, comme le reconnaît Sen (2000 : p.95) : « un revenu faible constitue bien une descauses essentielles de la pauvreté, pour la raison, au moins, que l’absence de ressources est laprincipale source de privation des capacités élémentaires d’un individu. » Aussi, à la suite del’Institut national de la statistique (INS) de Côte d’Ivoire, la présente recherche s’inscrit dansde88
<strong>PRUD</strong> – <strong>projet</strong> n° <strong>37</strong> – <strong>rapport</strong> <strong>scientifique</strong> <strong>final</strong> (<strong>janvier</strong> 2004)une approche utilitariste et considère la pauvreté dans sa dimension monétaire 62 . En ce sens, lapauvreté traduit l’insuffisance des moyens monétaires pour acheter les biens et services,permettant de se nourrir, se vêtir, se loger, s’éduquer ou se déplacer.Par ailleurs, la quantification de la pauvreté se fera grâce aux indices de pauvreté de la classeFGT 63 dont la structure générique est la suivante : P α = (1/n)q∑i=1(1-yi/z) α . Pour α = 0, 1, 2,on aura respectivement l’incidence de la pauvreté P 0 , l’amplitude de la pauvreté P 1 , et P 2l’intensité de la pauvreté. Ces indices de pauvreté présentent l’avantage d’être additifs etdécomposables. Ainsi, si P αj est l’indicateur de pauvreté α du sous-groupe j dans la populationtotale, P α l’indicateur de pauvreté α pour la population totale, et kj la population du sousgroupej, la contribution relative C j du sous-groupe j à la pauvreté nationale est exprimée par :C j = (P αj * kj) / P α .3. La pauvreté en Côte d’Ivoire : un état des lieux3.1. Les diversités d’une « paupérisation croissante »Plusieurs enquêtes ont été menées en Côte d’Ivoire, afin de saisir l’évolution du niveau de viedes ménages ivoiriens : une enquête budget-consommation (1979), quatre enquêtes permanentesauprès des ménages (de 1985 à 1988), et trois enquêtes sur le niveau de vie (1993, 1995, 1998). De cefait, l’examen de la pauvreté en Côte d’Ivoire semble facilité par l’existence d’une série de seuils depauvreté établis depuis l’enquête permanente auprès des ménages de 1985. Bien que de sérieusesréserves puissent être émises quant à la définition même de ces seuils (cf. infra), ils restent d’unprécieux secours lorsque l’on veut appréhender la dynamique de la pauvreté à travers le temps et lesdifférentes couches sociales. Ces seuils de pauvreté ont été fixés de 1985 à 1988 à 126800 F.CFA paran pour la pauvreté et à 75000 F.CFA pour l’extrême pauvreté. Cependant, en raison de l’évolution duniveau de vie, il a été décidé d’actualiser le seuil de pauvreté inférieur (INS,1995 ; 1997). Une telledémarche a conduit à définir un seuil de pauvreté de 101340 F.CFA par an, en 1993, et un seuil de144800 F.CFA en 1995.Les analyses réalisées à partir des différentes enquêtes qui se sont succédées entre 1985 et1995 révèlent que globalement la pauvreté se serait aggravée en Côte d’Ivoire 64 . Le tableau 1 indiqueque le ratio de pauvreté aurait d’abord baissé de 10% à 6% entre 1985 et 1986 avant d’augmenterrégulièrement. En effet, il passe à 9% en 1987, puis à 14% en 1988, avant de doubler entre cette dateet 1993. Une telle explosion semble inhérente au choix même de la ligne de pauvreté, et non à uneréelle amplification du phénomène. Alors qu’entre 1985 et 1988 il s’agissait d’un seuil d’extrêmepauvreté fixé en 1985 et correspondant aux 10% les plus démunis, en 1993, ce seuil concerneglobalement les 30% d’individus les plus pauvres. Le recours à une ligne comparable à celle de 1993(Grootaert,1994) conduit, certes, à observer une augmentation de la pauvreté de 30 à 35% entre 1986et 1987 et de 10% en plus pour 1988, mais pas à un rythme aussi élevé que celui qu’indiquent lesstatistiques de l’Institut nationale de la statistique dans son <strong>rapport</strong> de 1995. De plus, Grootaert et62 Voir Koné (2002b) pour un rapide aperçu de cette approche, ses implications, de même que ses limites.63 Des noms des auteurs qui les développèrent en 1984 : Foster, Greer, Thorbecke.64 Compte tenu de la détermination de la ligne de pauvreté, la pauvreté exprimée pour la période 1985-88 seréfère à l’extrême pauvreté.89
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