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PRUD – projet n° 37 – rapport scientifique final (janvier ... - gemdev

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espaces d’échanges, des espaces monétaires à l’intérieur des espaces politiques nouvellementdélimitées. Toutefois, les populations que le partage colonial et parfois même des puissancescoloniales rivales ont séparés, ne sont pas restées inactives face à cette nouvelle partition et ont franchiles frontières. Les commerçants ont continué à circuler dans ces espaces, dépassant les limites étroitesdes nouveaux territoires, devenues des opportunités d’échanges, dans la mesure où elles délimitent denouveaux espaces différenciés par la politique monétaire, l’histoire et la géographie. En sommel’espace frontalier entre le Mali et la Côte d’Ivoire n’est pas un espace hostile au déplacement depopulation qui entretient des relations très étroites entre elles. Relations qui trouvent leurs fondementsdans l’histoire du peuplement de la zone. Ainsi sur la base de la confiance et de l’appartenance à unemême entité ethnique et religieuse, cette population, malgré l’existence de la frontière, qui au lieu deconstituer un obstacle de confinement, de rupture, va l’utiliser à son profit et continuer à commercerentre elles. Un important réseau de commerçant va voir le jour. Ce réseau ayant une assise urbaine vadominer le commerce de longue distance et de courte distance et par la suite le transport dans toute lazone. La frontière est mis à profil, par l’implantation des marchés. Marchés qui organisent leséchanges dans la zone suivant un fonctionnement très particulier.II. LE ROLE DES MARCHES DANS LES ECHANGES REGIONNAUXLes échanges transfrontaliers ont comme support de leur fonctionnement les marchés des grandscentres urbains proches des frontières, les marchés des villages ou marchés de collectes.Les échanges entre les villes de Korhogo, de Sikasso et obéissent à cette règle, mais avecquelques petites nuances. Pour étayer notre analyse nous prenons comme point de départ des échangesles marchés frontaliers urbains d’une part et d’autre part les marchés villageois (les foireshebdomadaires) que nous dénommons respectivement, marchés départementaux à caractère régionaux,marchés de regroupement des villes secondaires et les marchés satellites frontaliers.2.1. MARCHES DEPARTEMENTAUX A CARACTERE REGIONAUXCe type de marché se caractérise par son aire d’influence qui dépasse les limites du départementdont il est issu, par son approvisionnement des commerçants intervenant sur les marchés des villessecondaires, par son regroupement <strong>final</strong> des produits collectés dans les brousses. Les marchésdépartementaux à vocation régionale ont ainsi un rôle de connexion avec les capitales des Etats parleur arrimage à ces grands centres urbains, par des routes de bonne qualité qui en font les points depassage obligés des produits manufacturés destinés à l’arrière pays. Ces marchés se caractérisent aussipar la permanence de leurs activités. Ces marchés sont accessibles en toutes saisons, quotidiens,couverts et ont des capacités d’accueil qui varient de 4000 à 6000 places. Ce sont ces types de marchéqui rythment les échanges commerciaux régionaux et départementaux. Il s’agit des marchés desprincipales villes de la zone. Ce sont les marchés de Korhogo et de Sikasso. Ce sont eux qui serventaussi de support à la création d’un important réseau de marchés frontaliers mais également quipolarisent les échanges avec les marchés des villes secondaires et ceux des gros bourgs frontaliers. Lemarché de Sikasso malgré le fait qu’il soit quotidien et qu’il connaisse une animation intense lesdimanches, son accessibilité laisse à désirer. En effet, bien que situés en plein centre ville, l’étatavancé de dégradation des axes qui l’entourent provoque des engorgements fréquents et l’absence d’unréseau routier départemental de qualité perturbe les flux commerciaux avec les marchés satellites.2.2. Marchés de regroupement des villes secondairesSelon Igué (1994), ces marchés sont nés à cheval entre deux Etats et dont les activités decommerce font fleurir des villes jumelles à fort dynamisme. Ils sont animés par les activitéscommerciales d’une population ethniquement homogène. La dizaine de ces marchés, sont les marchésdes chefs-lieux ou encore de gros marchés situés à l’intersection d’axes routiers importants tels queTingréla, Ouangolodougou. Ils se tiennent également chaque jour, mais connaissent des animationsparticulières selon un cycle de six jours pour certains et un cycle de quatre jours pour d’autres. Cetterotation permet une desserte des populations via des colporteurs et des commerçants ambulants. Ces151

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