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PRUD – projet n° 37 – rapport scientifique final (janvier ... - gemdev

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1.3 Données ethniques et fragmentation spatiale de la populationLes données ethniques en présencePlusieurs groupes ethniques issus du peuplement de la zone cohabitent. Il s’agit des Sénoufos,Malinkés qui forment les principaux groupes ethniques. Ces derniers regorgent des sous groupes.Ainsi dans le grand groupe Malinké nous avons les Dioulas. Ce nom pris un troisième sens à l'époquecoloniale. Il sert alors à désigner les personnes, manding ou non, originaires du Nord, qui ont occupéen masse les villes et les plantations de la forêt. Ainsi est apparu un nouveau parler manding, plusproche de l'Odienné que de Kong, mais qu'on désigne sous le nom de Dioula.Dans tout le domaine voltaïque où l'on trouve les Dioula, on rencontre quelques îlots de populationparlant des langues proches du manding, dont elles paraissent être une forme archaïque. Tels sont lesLigbi et Hwela, surtout vers Bondoukou, ou les Noumou (forgerons) et Dyeli à travers tout le domaineSénoufo. Ces groupes résiduels témoignent de la première migration des commerçants du Niger enquête de mines d'or de l'Akan. L'organisation sociale et culturelle des Dioulas est presque identique àcelle de Malinké musulmans, car ils sont tous ralliés à l'Islam moins ou superficiellement, même quandils pratiquent en même temps les cultures animistes de leurs voisins. Médiocres agriculteurs, ce sont degrands commerçants et d'excellents artisans, maîtres notamment du tissage.Ils ont réussi à exclure les autochtones du commerce à moyenne et longue distance, qu’ils dirigent desmains de maître à travers des réseaux bien constitués.A ce sous groupe il faut ajouter ceux issus du grand groupe Sénoufo. La majorité des Sénoufo, qui sontles plus occidentaux des voltaïques, demeurent en Côte-d'Ivoire, l'autre moitié se partage entre le Maliet le Burkina Faso. Célèbres pour leur admirable sculpture, les Sénoufo forment l'une des grandesnationalités de l'ancienne Afrique. Le nom de Sénoufo est d'origine Manding, les intéressés s'appelanteux-mêmes syenaon (syenambele au pluriel), d'après leur langue, le syenar. Dans cette étude, nousgénéralisons cependant le nom Sénoufo.Il s’agit des Nafana et des Tagwana.Les Sénoufo vivent généralement en villages fortifiés, dans des cases rondes ou ovales, différentes desMalinké, ou dans des maisons à terrasse de type Bambara vers le Nord (Tengréla) et à Sikasso (cf.SINALI, 1994).Ces villages sont d'importance très inégale. Ils sont énormes vers Boundiali où ils peuventcompter plusieurs milliers d'habitants, assez gros vers Korhogo ou chez les Tagwana et Nafana. Ilsdeviennent minuscules chez les Nafana, dans la zone de haute densité voisine de Sinématiali, où l'onaboutit <strong>final</strong>ement à un habitat dispersé couvrant tout le paysage. Les structures familiales sontremarquablement diverses. La majorité des Sénoufo est, en effet, organisées en grands lignagesmatrilinéaires, mais ceux de Boundiali, comme ceux du Mali, sont patrilinéaires, ce que l'on peutattribuer à l'influence manding.Le commerce qui est intense depuis des siècles, est le monopole de la minorité Dioula, qui vitau contact des cultivateurs et participait jadis au poron. En revanche, elle exploitait assez rudement lespaysans, et s'efforçait <strong>final</strong>ement de confisquer le pouvoir politique.La présence des Dioula est particulièrement forte chez les Djimini et les Djammala, ceux-citendant même à abandonner leur langue pour la leur; elle est par contre particulièrement faible chez lesTagwana et les Pallaka. Ceux-ci, qui parlent un dialecte très particulier, sont des Sénoufoparticulièrement conservateurs et réfractaires aux influences des Dioula qu'ils ont combattus par lesarmes plus d'un siècle avant la colonisation. Les Sénoufos sont demeurés agriculteurs et quelques foisvendent leurs produits aux commerçants Dioula. A ces entités ethniques autochtones sont venuess’ajouter les Peuhls et les Zerma. Ces derniers sont d’origine nigérienne et se sont implantés dans lazone à la faveur du commerce trans-sharien, entre le Sud forestier et les pays du haut Niger. Ils étaientsurtout les monnayeurs, à la frontière malienne au moment ou ce pays avait sa propre monnaie.Aujourd’hui ils se sont convertit dans le grand commerce. Ce sont les principaux acteurs des échangesde certains produits entre la Côte d’Ivoire et le Niger. Les Zerma se sont implantés à Korhogo etsutout à Ouangolodougou où ils détiennent de grands magasins.Quant aux peuhls ils ont migré dans la zone à la recherche de pâturage pour le bétail dont ils ontla garde. Il n’est pas rare de voir éclater les conflits entre agriculteurs Sénoufos et éleveurs peuhls dansla zone qui sont des peuples nomades. Ce sont donc ces entités ethniques qui se partagent l’espacefrontalier ivoiro-malien.149

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