11.07.2015 Views

PRUD – projet n° 37 – rapport scientifique final (janvier ... - gemdev

PRUD – projet n° 37 – rapport scientifique final (janvier ... - gemdev

PRUD – projet n° 37 – rapport scientifique final (janvier ... - gemdev

SHOW MORE
SHOW LESS
  • No tags were found...

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

<strong>PRUD</strong> – <strong>projet</strong> n° <strong>37</strong> – <strong>rapport</strong> <strong>scientifique</strong> <strong>final</strong> (<strong>janvier</strong> 2004)persistants de la crise tendent à montrer le poids écrasant de la récession et de la faible croissance 68 . Eneffet, sous l’action conjuguée d’une baisse des performances macro-économiques et d’une croissancedémographique entretenue (environ 3% par an) durant la décennie 1980, la Côte d’Ivoire a vu sonPNB par tête chuter en moyenne de 4% par an, de sorte qu’en 1991, le revenu per capita ne valait plusque 60% de son niveau de 1980. Et ce, en dépit du fait qu’entre 1981 et 1993, le pays ait bénéficié deneuf prêts d’ajustement, dont six sectoriels, tous appuyés par la Banque mondiale. Les politiques destabilisation du FMI et les PAS de la Banque mondiale, sans parvenir à enrayer la crise financière etéconomique du pays, ont eu, par ailleurs, des coûts sociaux particulièrement pénibles pour lespopulations pauvres. En outre, la dévaluation du F.CFA, intervenue en <strong>janvier</strong> 1994, a prolongé lespolitiques macro-économiques menées durant les années antérieures. Et, si elle n’a pasfondamentalement modifié la nature du débat soulevé par les conséquences sociales de l’ajustement,elle a posé et, de façon beaucoup plus pressante, la question de l’urbanisation de la pauvreté en Côted’Ivoire.En fait, l’évolution de la pauvreté en Côte d’Ivoire est intimement liée aux fluctuations de lacroissance économique, comme nous le rappelle Nshimyumuremyi (1998). Cependant, au-delà de laseule association croissance-pauvreté, il est important de souligner les difficultés qu’éprouventcertains individus à s’émanciper de la tutelle de l’Etat, et à faire face aux chocs intérieurs et extérieurs.A ce sujet, Sanogo (2001) pense que la convergence observée en matière de pauvreté en Côte d’Ivoirese fait par le bas et au détriment des régions anciennement favorisées par la politique volontariste del’Etat. De sorte que si l’on observe une amélioration de la situation de certains groupes socioéconomiques,cette dernière se fait sur la base de la création de nouveaux antagonismes sociauxconsacrant de nouveaux pauvres. Dans ce contexte, il semblerait que les effets de congestion aientcontribué à la paupérisation progressive des villes.4. Dynamiques socio-démographiques et structuration de l’espaceLa crise et le désengagement de l’Etat ont induit des stratégies locales, au nombre desquellesles migrations des populations vers les régions les plus productives ou tout simplement à même de leuroffrir du travail. Par exemple, nombreux sont les jeunes gens qui ont dû quitter le département deKorhogo vers les centres miniers de Dianra ou de Tortiya. Plusieurs éléments permettent decomprendre ces déplacements ainsi que leurs conséquences : les taux de chômage, les taux departicipation aux activités économiques, les spécialisations régionales, les performances desentreprises, etc. Comment ces mouvements de populations se caractérisent-ils au niveau national ? Laprésente analyse tente d’appréh ender le phéno mène à travers l’examen des données des enquêtesménages réalisées en 1985 et 1995 – les analyses s’ a ppuient également sur les résulta ts fournis parSanogo (2001) pour c e qui relève des performance s régionales. Bien évidemment, cette approchecomporte certaine s limites dont la plu s marquante demeu re le décalage en tre une t elle entrepr ise – àl’échelle des régions - e t les objec tifs – do nc le p lan de stratifica tion – desdites enquêt es. Néanmoins,elles restent d’un préci eux recours pour appréhender à la fo is l’ évolution du niveau de vie etlastructuration spatiale e n Côt e d’Ivoire.68 A ce propos, Grootaert (1996) – à partir d’un panel de données d’enquêtes sur le niveau de vie réalisées auprèsdes ménages ivoiriens entre 1985 et 1988 - estime, en effet, que si la croissance économique n’avait pas éténégative, la pauvreté, en raison de la réduction des inégalités, aurait baissé de 20% et l’extrême pauvreté de 40%.Plus précisément, la montée de la pauvreté en Côte d’Ivoire nous ramène à la question du lien entre pauvreté,inégalités et croissance – voir Koné (2002, p.59) pour un rappel théorique à ce sujet. En effet, une autreappréciation des résultats de Grootaert est que si la croissance négative a eu tendance à augmenter la pauvreté,les variations de la distribution des revenus en revanche, en réduisant les inégalités, ont plutôt eu pour effet de laréduire. A cet égard, Lachaud (1996a) souligne, dans le cadre d’une étude sur certaines capitales africaines –Abidjan, Bamako, Conakry, Ouagadougou, et Yaoundé - la pertinence d’une telle causalité pour l’appréhensionde la dynamique de la pauvreté en Côte d’Ivoire. Il montrait en substance que, l’accroissement du revenu moyende 1% à Abidjan induisait une réduction du ratio de pauvreté de 0,85%, toutes choses égales par ailleurs. End’autres termes, la montée de la pauvreté résultait plus d’une baisse des performances nationales – etcertainement régionales - que d’une mauvaise répartition des revenus, même si cette dernière ne peut êtreignorée comme l’un des fondements de la pauvreté du plus grand nombre d’individus.94

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!