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PRUD – projet n° 37 – rapport scientifique final (janvier ... - gemdev

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<strong>PRUD</strong> – <strong>projet</strong> n° <strong>37</strong> – <strong>rapport</strong> <strong>scientifique</strong> <strong>final</strong> (<strong>janvier</strong> 2004)L’exacerbation de la crise économique ivoirienne et le désengagement progressif de l’ Etat ence qui concerne le développement des infrastructures économiques et sociales ont eu des incidencesvariables sur le niveau de vie des populations selon leur localisation régionale. Malheureusement, lesoutils traditionnels d’analyse de la pauvreté en Côte d’Ivoire – en particulier, la subdivision du pays encinq strates d’analyse – ne permettent pas de saisir l’ampleur de la relation.L’objet de ce papier était d’appréhender, à travers le découpage administratif en 16 régions envigueur en Côte d’Ivoire depuis 1997, les dynamiques démographiques, d’emploi et de pauvreté desménages selon leur localisation spatiale. A cet égard, elle a examiné dans quelle mesure lescaractéristiques des ménages, en termes d’emploi et de bien-être interféraient avec les caractéristiquesrégionales de migration, d’urbanisation et de spécificités socio-économiques.L’analyse montre la capacité d’outils simples comme l’examen des interconnections entrel’offre de travail, le chômage et les caractéristiques démo-économiques pour comprendre l’influenceexercé par la structuration spatiale sur le niveau de vie des ménages. Toutefois, elle révèle certaineslimites inhérentes notamment au manque d’information quant aux mouvements migratoires, de sorteque les effets frontaliers ne sont pas toujours mis en exergue. Et même si l’on peut penser que lesdisparités régionales de revenus correspondent aux différences de dotations en infrastructures, ilimporte d’être particulièrement vigilant. En effet, les interactions entre les facteurs démoéconomiques,la structuration spatiale et le niveau de vie des ménages restent difficilementperceptibles. De fait, lorsque l’on envisage le bien-être des ménages, il s’avère particulièrement délicatde définir une hiérarchie stricte entre les différentes régions de la Côte d’Ivoire. Bien que pressenties,l’impact des mouvements migratoires sur la saturation des espaces et par ricochet sur le bien-être desménages demeure particulièrement difficile à mettre en évidence à partir des seules donnéesd’enquêtes réalisées auprès des ménages. En outre, les spécificités régionales en matièred’infrastructures économiques et sociales ne semblent exercer qu’une très modeste influence sur leniveau de vie des ménages. Néanmoins, l’analyse montre que le fait de résider en ville améliore lebien-être matériel des ménages dans l’ensemble, et des riches en particulier. Cette relation n’étantmême pas inversée lorsque le taux d’urbanisation atteint des proportions considérables. Pourtant, ledifficile accès des individus au marché du travail, la précarité accrue des emplois urbains, de mêmeque l’affaiblissement progressif de la mobilisation du capital social font peser des risques d’indigencede plus en plus importants aux populations contraintes de migrer à la recherche d’un mieux-être.Par ailleurs, l’étude montre l’extrême vulnérabilité des ménages les plus pauvres. En effet, ilsemblerait que ceux-ci subissent une chronicité de la pauvreté, contrairement à l’idée communémentavancée d’une pauvreté transitoire liée à l’absence de croissance économique. Cette tendance sembleplonger les pauvres dans un certain fatalisme quant à leur avenir : aucune variable – régionale ouindividuelle – ne semble déterminer leur niveau de vie. A cet égard, il est important de noter l’extrêmeextraversion des économies locales, liée notamment au rapatriement de capitaux des entreprises etl’absence de réinvestissement, qui accentue la privation de ces ménages. Dans ce contexte, ladensification des activités économiques – à travers le développement de l’artisanat et du secteurinformel - pourrait jouer un rôle primordial dans le maintien du niveau de vie des populations, àcondition, toutefois, que l’on mette d’urgence sur pied un système de micro-crédit en vue de réduireles contraintes financières et les difficultés que les pauvres ont à trouver des cautions à leurs emprunts.BibliographieBamba, N.L., 2001, « La dévaluation a-t-elle aggravé la pauvreté en Côte d'Ivoire ? Une approche parle modèle de la valeur temps », in Koulibaly, M., (dir.) La pauvreté en Afrique de l'Ouest, Karthala.Banque mondiale, 2000, World development Report 2000/2001. Attacking poverty, Washington.101

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