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PRUD – projet n° 37 – rapport scientifique final (janvier ... - gemdev

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présence en ces lieux d’un contrôle administratif et douanier permanent de proximité quiaurait certainement nuit à l’épanouissement de leur marché au profit de villages peu éloignésque sont respectivement Morodougou et Sokoro (85% des enquêtés voient d’un mauvais œilces contrôles). Selon les informations reçues, ces contrôles seraient particulièrement intensesà Maninian. Le marché de Sokoro est par contre florissant pour des raisons tenant à la positiongéographique du village qui fait de lui un carrefour. Il se situe dans le triplex formé par laCôte d’Ivoire, le Mali et la Guinée et devient de ce fait le confluent des routes venant des 3pays ce qui en plus fait de lui un lieu privilégié de vente de produits de contrebande, toutechose qui n’aurait pu se faire à Maninian.B. Corrélation entre milieu urbain et milieu rural :Notons que pour la partie d’espace frontalier Mali - Guinée - Côte d’Ivoire, les principalesvilles qui structurent véritablement l’espace de par leur proximité, leur volume de populationet leurs influences sur les trois villes moyennes, (Yanfolila, Maninian et Mandiana), sont parordre de taille Bamako (environ 1 500 000 habitants), Bougouni, Kankan (Guinée) etOdjénné en Côte d’Ivoire. Ceci pose le problème de l’évolution des <strong>rapport</strong>s villes –Communautés rurales ou semi-rurales dont toute politique de développement frontalier doittenir compte. Cette corrélation, au fur et à mesure qu’elle se résorbera, devra susciter laréalisation d’agglomérations semi-urbaines dotées d’équipements qui tempèrent les pressionssur les villes classiques.Ces villes en effet se situent à peu de distance dans les différents pays par <strong>rapport</strong> à la zone etexercent sur l’espace des actions d’échange conduisant à une intégration commerciale. Cetétat de chose impose donc de prendre aussi en compte les pratiques commerciales du milieu,consistant pour chaque commerçant à s’approvisionner auprès de commerçants plusimportants placés en amont dans la filière d’approvisionnement (commerce de gros ou dedemi-gros) et en dernier ressort, auprès d’importateurs ou de grands commerces des villesprincipales situées dans l’hinterland.C. Origine et raisons d’être des marchés :La plupart des marchés itinérants du Wasulu ont été créés avant et pendant la périodecoloniale. L’enquête a en effet révélé que sur les 8 sites retenus, 6 (Sékorolé, Kabaya,Sidikila, Niantanina, Sékou, Kalana) datent de la période pré-coloniale ; (Yanfolila) pendantla période coloniale et Guélélinkoro après les indépendances.Signalons aussi que ceux existant avant la période coloniale ont été créés à l’initiative deschefs locaux de ces zones, qui y trouvaient certainement une source de revenu, mais aussi,une opportunité de réunion des notabilités de leur chefferie pour diffuser leurs directives decommandement. C’est ainsi que le marché, qui, à l’origine se trouvait à Kona, localité située à10 km, a été transféré à Sékorolé lorsque ce village a reçu la chefferie. Ceux de Kabaya et deYanfolila, ont simplement changé d’emplacement soit pour des raisons sacrificielles(Kabaya) soit à cause de l’extension de la ville (Yanfolila).Interrogés sur l’origine des marchés, la grande majorité des notables des villages enquêtésdisent que les marchés sont le fait des populations actuelles (peulh venus de la Guinée etd’ailleurs). Les villages étaient prédestinés à les recevoir, dit-on ; l'origine des marchés estmythique, prenant source dans une révélation faite à un notable de la zone. Dans bien des cas,cette révélation est consolidée par un sacrifice en un lieu qui servira ensuite de site pour lemarché.L’enquête a aussi révélé que certains marchés (Kabaya, Kalana, Niantanina, Sékou, etSidikila) étaient à l’origine des marchés d’esclaves, activité à laquelle s’est substituéprogressivement l’échange de marchandises.178

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