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PRUD – projet n° 37 – rapport scientifique final (janvier ... - gemdev

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Fragmentation spatiale de populationAvec une population de 2.700.000 habitants, la population de la région, se repartit sur unesuperficie d’environ 80.000km²soit 9% de la population des trois pays dont les villes sont issues.Tenant compte du lieu de résidence de la population, il ressort que sur les 2.700.000 habitants,seulement 8.700 habitants vivent en milieux urbains soit 0,32% de la population totale. La ville deBobo Dioulasso avec une population de <strong>37</strong>0.000 hbts domine largement le réseau urbain puis suitKorhogo avec165 000 habitants, et Sikasso avec 120 000 habitants. En plus de ces villes influentes parleur fonction de villes administratives et de pôles commerciales, d’autres villes se signalent égalementpar le nombre important de la population qui y habite. C’est le cas de Ferkessédougou et de Bougouni.A ces villes d’autres bourgs issus de l’activité de transit de commerce émergent et finissent par êtretransformé en villes secondaires. Il s’agit de Ouangolodougou avec 10.000 habitants et Pogo avec 5000 habitants.1.4 Fonctions des localitésAu vu de ce qui précède, les villes de la zone frontalière Nord de Côte d’Ivoire ont des fonctionsadministratives. Mais à côté de cette fonction principale d’autres fonctions coexistent. Les plusimportantes sont la fonction de transit et la fonction commerciale.S’agissant des activités de transit, Il faut dire que la situation frontalière des villes de la zoneconfère une particularité par <strong>rapport</strong> aux autres centres urbains des pays en relation. Ces villes sont unpoint d’entrée et de sorti des flux de personnes et de marchandises. Aujourd’hui cette fonction detransit est atténuée par une insécurité grandissante qui a fini par se muer en une rébellion armée auniveau des principales voies reliant les localités maliennes et burkinabés à la Côte d’ivoire. Ainsi cettesituation a fait basculer tout le transit en faveur de Tema et d’Accra au Ghana, de Dakar au Sénégal etde Lomé au Togo.Toutes les sociétés de transit qui existaient à savoir, SAGA, MAERS et BOLLORE, SDV dansles différents points de transit entre la Côte d’Ivoire et le Mali, ont tous fermé, laissant libre court à lacontrebande pour approvisionner les localités frontalières.L’autre activité importante qui existe est le commerce. Cette activité est la fonction principalede ces centres urbains, fonction qui trouve son fondement dans l’histoire. En effet, l’espacetransfrontalier ivoiro-malien était un passage obligé du commerce de longue distance entre les zonessahariennes et les zones côtières. Les marchandises (sel, l’or) étaient acheminées sur la côte parl’intermédiaire des commerçants Dioulas qui étaient les premiers en contact avec les commerçantsarabes. Ils se chargeaient de les convoyer vers la côte, en échange de la Kola, denrée très frisée par lesarabes. Ce commerce a connu son développement avec l’apparition des frontières linéaires quiconfinaient désormais les différents peuples dans de nouveaux espaces. C’est donc sur les margesfrontalières que se développe cette activité de commerce et par dessus dans les centres urbainsfrontaliers. Ainsi les aires d’attraction des villes marchés dépassent leur cadre propre et atteignentparfois 1000 km. Cette importance de l’activité se traduit dans l’espace par la présence des marchésquotidiens modernes, des marchés spécialisés tels que : les marchés de bétails, de volaille, de mouton.Le nombre de véhicules qui transite par cette zone par jour et par mois confirme notre analyse. Pour lapériode du 1 er au 31 mars dernier, c’est 1043 véhicules qui ont transité par le poste de Pogo pourAbidjan en provenance du Mali en partance pour Abidjan transitant par le bourg de Ouangolodougou.1.5 COMPORTEMENT DES POPULATIONS FACE AUX FRONTIERESLes formations sociales et politiques africaines n’étaient pas conçues comme des territoires d’unseul tenant. Ces formations fonctionnaient par le biais de réseaux d’alliances, d’appartenance,d’allégeance de hameaux, de maisons et de villages, souvent séparés de leur maître par des espacessoumis à d’autres contrôles. Le tracé des frontières était étranger aux pratiques spatiales autochtones.Un nouveau mode de territoire s’est imposé, selon lequel la frontière d’une société ne voulait plus direextension ou implantation possible, mais limites figées à l’intérieur desquelles il fallait se maintenir(HARRE 1996). C’est la frontière ; notion qui allait désormais réorganiser les mouvements despopulations. Cette notion est devenue un enjeu de la domination coloniale, par la superposition des150

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