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PRUD – projet n° 37 – rapport scientifique final (janvier ... - gemdev

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<strong>PRUD</strong> – <strong>projet</strong> n° <strong>37</strong> – <strong>rapport</strong> <strong>scientifique</strong> <strong>final</strong> (<strong>janvier</strong> 2004)Bien que les disparités régionales de revenus soient susceptibles de correspondre auxdisparités de dotations en infrastructures, il importe d’être particulièrement vigilant. En effet, à unniveau élevé d’infrastructures peuvent être associées une fréquentation et une utilisationparticulièrement élevées de ces dernières. Dès lors, il devient difficile de hiérarchiser les régions entenant uniquement compte de la description des infrastructures. Ainsi, lorsque nous nous intéressons,par exemple, à la densité du réseau routier – définie par le nombre de kilomètres de route au km² -, onobserve que les régions les mieux dotées sont dans l’ordre l’Agnéby, les Lagunes, le Moyen-Comoé,et la région des Lacs, loin devant le Bas-Sassandra, le Denguélé, le Worodougou ou la Marahoué. Parcontre, lorsque nous envisageons la charge démographique – mesurée par le nombre d’habitants parcentre de santé -, on remarque que les centres les plus chargés sont ceux des Lagunes, du Bas-Sassandra, du Haut-Sassandra, de la Marahoué et ceux du Sud-Bandama, alors que les régions desLacs, du Sud-Comoé, du Zanzan, des Savanes et du Denguélé se caractérisent par une fréquentationdémographique relativement faible. Cependant, il est certainement plus correct de nuancer les propos,car cette charge démographique peut traduire, à bien des égards, un dépeuplement progressif desdernières régions vers les régions les plus dynamiques – offrant des opportunités d’emploi supérieureset de revenus. Le Tableau A1, indiquant les niveaux d’infrastructures économiques et sociales parrégions en 1995, nous en apprend davantage sur les ambiguïtés potentiellement associées auxinteractions entre les caractéristiques régionales et le niveau de vie des populations. Dans ce contexte,les critères démographiques et socio-économiques sont susceptibles d’offrir beaucoup plusd’indications quant à la dynamique et à la structuration des région s. Il en va par exemple ainsi del’évolution des taux d’activités (Tableau A3), du chô mage (Tableau A4) ou de la structu re de lapopulation par sexe et par âge (Tableau A2).Le chômage est appréhendé dans sa plus simple expression, c’est-à-dire le chômagedéclaré ne tenant nullement compte des situations limites entre emploi et inactivité, liéesnotamment à l’existence d’activités marginales. Ainsi, ne sont considérés comme chômeursque les individus en âge de travailler n’ayant pas travaillé au cours des sept derniers jours etayant déclaré être à la recherche d’un emploi sur la période consid érée. Le taux de chômagedéfinit alors le <strong>rapport</strong> entre le nombre de chômeurs et la population active, cette dernièreétant l’ensemble des individus âgés de 10 ans et plus qui sont, soit employés, soit sous-upés ou encore au chômage. Le tableau A4 fait apparaître que, globalement, bien qu’iloccreste assez faible, le chômage se serait accru en Côte d’Ivoire entre 1985 et 1995 : il est passéde 2,3% à 5% sur la période. Le phénomène demeure, néanmoins, essentiellement urbain ettouche tant les femmes que les hommes, avec cependant une acuité notable pour les premières– le chômage a en effet plus que doublé pour elles. Il s’agit principalement d’un chômage dejeunes affectant particulièrement les régions des Lacs, des Lagunes, du Moyen-Comoé et lavallée du Bandama. Cette situation est d’autant plus inquiétante que l’on observe une certainecontraction de la capacité de ces régions à absorber la main-d’œuvre jeune. En effet, danschacune des régions où le chômage des 10-29 ans s’est accru, les taux d’offre de travail 69 ontfortement chuté, singulièrement dans les espaces urbains qui se caractérisent pourtant par unenette progression de la proportion des individus concernés (voir Tableaux A3, A2). Il est doncprobable que l’on observe dans ces régions une importante immigration intra-zone vers lescentres urbains les plus dynamiques. Et ce, d’autant plus que ces régions disposentd’infrastructures économiques et sociales élevées (voir carte n°2). A ce jeu migratoire, il estmanifeste que la région des Lagunes ait connu une certaine saturation, ce qui expliquerait enpartie pourquoi la pauvreté y ait doublé en dix ans - passant de 8,6% en 1985 à 16,7% en1995 ; de sorte qu’en 1995, cette seule région contribuait à près de 70% de la pauvreté69L’offre de travail est définie comme le montant de travail offert par une population de taille donnée. Parconséquent, n’offrent leur travail que les individus ayant une activité économique ou engagés dans un processusde recherche d’emploi. Ainsi, pour un groupe donné, le taux d’offre de travail est obtenu en <strong>rapport</strong>ant l’effectifdes actifs – employés, sous-employés et chômeurs – à celui de la population totale du groupe.95

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