Bien que n’étant pas utilisées de manière directe dans le cadre de c<strong>et</strong> ouvrage, lescorrélations entre grandeurs fluctuantes ainsi que les échelles de turbulence font l’obj<strong>et</strong> d’unebrève présentation, car elles peuvent perm<strong>et</strong>tre à l’ingénieur d’estimer certains ordres degrandeur.Enfin, il nous a paru utile de regarder de près <strong>et</strong> de façon critique les problèmes defond posés par la définition des valeurs moyennes, particulièrement dans le cas desécoulements à masse volumique variable. Ces considérations figurent également en annexe.3.1. – DONNÉES EXPÉRIM<strong>EN</strong>TALESAu début du chapitre 2, nous avons décrit deux expériences simples (expériences deReynolds <strong>et</strong> de la plaque plane) qui m<strong>et</strong>tent en évidence un comportement inattendu dansl’écoulement des fluides : il s’agit du mouvement turbulent, caractérisé à première vue par unbrassage tout à fait désordonné des particules fluides.Nous allons essayer maintenant d’approcher le phénomène d’un peu plus près <strong>et</strong> de lequantifier.♣Plaçons, par exemple, dans l’écoulement turbulent une sonde fixe mesurant lacomposante locale instantanée U t de la vitesse, <strong>et</strong> supposons que les conditions aux limitessoient stationnaires. Un enregistrement de U t en fonction du temps présentera l’aspectschématisé sur la figure 3.1 : des oscillations irrégulières, mais qui se produisent autour d’unevaleur moyenne U de U t .FIG. 3.1. – Enregistrement de vitesse en régime turbulent.Plus précisément, si l’on calcule entre deux instants t o <strong>et</strong> t o + τ la fonction :1to=∫ + τU U t dt(3.1)τtoon constate que sa valeur est indépendante de t o <strong>et</strong> de τ, pourvu que l’intervalle [t o , t o +τ ]contienne un assez grand nombre d’événements.Par contre, en modifiant les conditions aux limites de telle sorte que l’écoulementdevienne laminaire, l’enregistrement de U t sera pratiquement une droite U t = U = cte.
Les mêmes observations pourraient être faites en mesurant les autres composantesinstantanées V t , W t de la vitesse, la température ou la pression.♦Mais l’expérience dont nous venons de parler ne nous renseigne que sur l’aspect localdu phénomène. Pour en avoir une vue tridimensionnelle, on peut aussi réaliser un film del’écoulement, en ayant recours à divers moyens optiques perm<strong>et</strong>tant de visualiser lesmouvements du fluide.L’aspect des choses paraît alors tout différent : on voit naître au sein du fluide despaqu<strong>et</strong>s tourbillonnaires de molécules – appelées bouffées de turbulence – qui se stabilisentpuis se fragmentent <strong>et</strong> se diluent dans l’écoulement, tandis que d’autres les remplacent. Leurtaille, leur vitesse, leur durée de vie, leur lieu d’origine <strong>et</strong> leur fréquence d’apparition sont àpremière vue absolument aléatoires. Un bon exemple de ces bouffées nous est fourni dans lavie quotidienne par les rafales de vent.♥Un phénomène de c<strong>et</strong>te nature incite finalement à rem<strong>et</strong>tre en question le principe dudéterminisme, du moins dans son aspect pratique.En eff<strong>et</strong>, en régime laminaire, les trajectoires des particules fluides sont des courbesqui possèdent des propriétés de régularité mathématique. Deux particules infiniment voisinesà un instant t restent proches à un instant t + ∆t, si ∆t est p<strong>et</strong>it par rapport au temps dedéplacement moyen dans l’écoulement (sauf éventuellement au voisinage d’une singularité).Le mouvement est déterministe comme en mécanique classique : en remontant le temps, onpeut r<strong>et</strong>rouver les conditions initiales, <strong>et</strong> dans l’autre sens on peut prévoir exactement l’étatdu système à un instant quelconque dans le futur.Au contraire, en régime turbulent, deux particules infiniment voisines à l’instant tpeuvent avoir des positions pratiquement indépendantes à t + ∆t, <strong>et</strong> la notion de trajectoire, sielle conserve un sens physique, devient inutilisable. Il n’est alors plus possible de remonteraux conditions initiales, qui sont en partie « oubliées » par l’écoulement. Inversement, il yaura au bout d’un certain temps perte de prédictibilité déterministe, <strong>et</strong> ce d’autant plus tôt queles caractéristiques initiales de l’écoulement seront moins bien connues à p<strong>et</strong>ite échelle.♠Les écoulements turbulents présentent donc ce caractère d’avoir une structure à la foiscomplexe <strong>et</strong> apparemment désordonnée, voire non déterministe, ce qui ne va pas simplifierleur étude.Les eff<strong>et</strong>s pratiques de la turbulence sont cependant considérables <strong>et</strong> doivent être prisen compte : ce phénomène présente en eff<strong>et</strong> une diffusion importante des diverses entitésphysiques transportées par les molécules fluides, la chaleur en particulier. Cela se traduit parun accroissement des flux <strong>et</strong> des contraintes aux parois, ou par un mélange rapide si le fluidecomporte plusieurs constituants, comme dans l’expérience de Reynolds.3.2. – THÉORIE STATISTIQUE LOCALE DE LA TURBUL<strong>EN</strong>CEPour comprendre <strong>et</strong> décrire les mécanismes de la turbulence, deux grandes voiespeuvent être explorées. La première s’appuie sur la non-linéarité des équations de bilans, <strong>et</strong>fait l’obj<strong>et</strong> d’un court examen en Annexe (voir aussi § 3.3.1). Très séduisante dans sonprincipe, elle se heurte malheureusement à de multiples difficultés, <strong>et</strong> ne paraît pas en mesurede donner naissance à des méthodes vraiment opérationnelles.
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FLUIDES EN ÉCOULEMENTMéthodes et
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T = T . n ( n normale extérieure
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On pose habituellement :T = − p n
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Vy 0 =La paroi étant imperméable,
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qSEn ce qui concerne q r S , on int
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où P = ρ V ⊗ V est le tenseur d
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ce qui peut encore s’écrire, pui
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.Examinons brièvement les principa
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1.3.6.4. - ÉCOULEMENTS EN MILIEUX
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